La banque centrale des États-Unis (Fed) est prête à soutenir davantage l'économie, a déclaré vendredi son président Ben Bernanke, jugeant le risque de déflation «supérieur à ce qui est souhaitable» et voyant dans le chômage un motif d'«inquiétude central».

Étant donnée la mission de la Fed, qui est d'assurer le plein emploi et la stabilité des prix, «il pourrait sembler - toutes choses égales par ailleurs - qu'il y ait des raisons d'agir davantage» pour soutenir l'économie, a déclaré M. Bernanke, lors d'un discours à Boston (Nord-Est des États-Unis).

Pour le chef de la Réserve fédérale, «le risque de déflation est supérieur à ce qui est souhaitable», et, «bien que la croissance puisse s'avérer un peu plus solide en 2011 qu'elle ne l'a été récemment, il est peu probable qu'elle soit supérieure à la tendance à long terme».

«Si c'est le cas [...] le taux de chômage ne devrait se réduire que lentement», et «cette perspective est une inquiétude centrale», a ajouté M. Bernanke, selon le texte de son allocution transmis à la presse.

M. Bernanke a redit ce que les minutes de la dernière réunion de la Fed avaient révélé mercredi: la Fed réfléchit à un programme de rachats de bons du Trésor à long terme qui permettrait de stimuler l'économie en maintenant très bas les taux d'intérêts à long terme, mais aussi à un éventuel changement de communication afin de préciser aussi clairement que possible ses objectifs.

S'il a mentionné un programme de rachats de bons du Trésor, c'est pour aussitôt ajouter que l'opération présentaient de nombreux risques et devait donc être étudiée et calibrée avec une extrême prudence.

M. Bernanke a conclu son intervention en reprenant mot pour mot les termes du communiqué final de la dernière réunion de politique monétaire de la banque centrale en septembre: la Fed est prête «à mener un assouplissement supplémentaire si nécessaire pour soutenir la reprise économique et faire revenir l'inflation, au fil du temps, à des niveaux compatibles avec sa mission».

Son discours, aux accents parfois sybillins, ne tranche pas le débat au sein de la Fed sur l'opportunité qu'il y aurait ou non à injecter davantage de liquidités dans le système pour relancer la croissance et soutenir les prix.

Il a néanmoins estimé que le niveau élevé du chômage était lié davantage à la conjoncture qu'à des raisons structurelles, et que la politique monétaire était donc un outil approprié pour le faire baisser.

Il met ainsi tout son poids de président dans la balance face aux opposants à un nouvel assouplissement qui contestent l'idée que celui-ci puisse avoir un effet sur le chômage.