Le président américain Barack Obama a menacé vendredi de mettre son veto au projet de régulation financière en discussion au Sénat si le texte n'est pas suffisamment contraignant sur les produits dérivés, des outils financiers complexes impliqués dans le déclenchement de la crise.

«Je mettrai mon veto à une législation qui ne placerait pas sous contrôle les marchés des produits dérivés et qui n'instaurerait pas un dispositif de régulation garantissant que nous n'aurons pas le même genre de crise que nous avons connue», a déclaré M. Obama lors d'une réunion devant ses conseillers économiques.

«Dans les prochaines semaines, les membres du Congrès vont devoir prendre une décision», a poursuivi le président Obama, a constaté l'AFP.

«Vont-ils se mettre du côté des intérêts particuliers et du statu quo? Ou du côté de tous les Américains? Ceux qui s'opposeront à cette réforme seront responsables d'avoir placé les contribuables dans une situation difficile si une crise comme celle que nous venons juste d'essuyer survient, et j'estime que c'est inacceptable», a ajouté Barack Obama.

La menace du veto du président américain accentue la pression sur les adversaires de la réforme, deuxième grand chantier de politique intérieure de l'administration Obama après celui de la réforme de la couverture maladie.

La Chambre des représentants a déjà adopté un projet de loi en décembre et le Sénat doit encore se prononcer sur sa propre version, mais les démocrates ont besoin des voix d'élus républicains pour faire adopter le texte.

Vendredi, le chef de la minorité républicaine Mitch McConnell a diffusé une lettre signé des 41 sénateurs républicains exprimant leur opposition à la réforme de la régulation financière telle qu'adoptée par la commission Bancaire en mars.

Dans la lettre, les élus républicains encouragent le chef de la majorité démocrate Harry Reid à adopter une «approche» consensuelle «plutôt que la démarche partisane choisie sur la réforme de la couverture maladie».