À quelques jours de la publication de la première estimation officielle du PIB américain pour le troisième trimestre, le rapport de conjoncture de la Réserve fédérale (Fed) confirme que l'économie des États-Unis s'améliore lentement, mais pas encore tout à fait sûrement.

«D'une manière générale», les informations transmises par les 12 annexes régionales de la Fed «sont plus nombreuses à témoigner d'une hausse de l'activité économique que d'une baisse», peut-on lire dans le Livre beige publié mercredi par la Fed, la banque centrale américaine.

«Mais presque toutes les améliorations mentionnées sont décrites comme faibles ou éparses», indique ce rapport de conjoncture, qui doit servir de base aux discussions du Comité de politique monétaire (FOMC) de la banque centrale lors de sa réunion prévue pour les 3 et 4 novembre.

«Dans de nombreux secteurs», les 12 antennes de la Réserve fédérale ont constaté depuis début septembre une «stabilisation ou des progrès modestes», mais «souvent à partir de niveaux très faibles», ajoute ce document préparé par les services de la Fed de Richmond, à partir de données collectées jusqu'au 13 octobre.

Les dirigeants de la Fed estiment que l'économie américaine a renoué avec la croissance au cours de l'été, après quatre trimestres consécutifs de baisse du PIB.

Le département du Commerce américain doit publier le 29 octobre sa première estimation du produit intérieur brut du pays.

Un grand nombre d'analystes estiment que la récession américaine entamée en décembre 2007 a pris fin au mois d'août, voire au mois de juillet, et jugent que le PIB a progressé assez fortement au troisième trimestre, de l'ordre de 3 à 4% en rythme annuel.

Cependant, le Livre beige dépeint une économie américaine encore très fragile.

Les secteurs d'activité s'étant le plus améliorés ont été «l'immobilier résidentiel et l'industrie manufacturière», indique le rapport. Malgré cela, la construction de logements «est restée faible dans la plupart des régions».

Point noir de l'activité, l'immobilier commercial a vu ses conditions rester «médiocres ou se dégrader dans toutes les régions», ajoute la Fed de Richmond.

Les auteurs ajoutent que le secteur bancaire a «présenté des faiblesses dans plusieurs régions».

Alors que le taux de chômage atteignait 9,8% fin septembre, son plus haut niveau depuis plus de vingt-six ans, le Livre beige indique que le marché du travail a été décrit de manière systématique comme «faible» ou «entre deux eaux», malgré quelques «poches d'amélioration».

La consommation des ménages, moteur traditionnel de l'économie américaine, en panne depuis plus d'un an, est restée «faible dans la plupart des régions», même si «quelques améliorations ont été relevées» çà et là.

Ce tableau de l'économie est de nature à conforter les membres du FOMC qui, à l'instar du président de la Fed, Ben Bernanke, estiment qu'il est encore beaucoup trop tôt pour que la banque centrale cesse totalement son soutien à l'économie américaine et envisage de relever son taux directeur, à quasi-zéro depuis mi-décembre.

Lors de sa dernière réunion, en septembre, le FOMC avait répété que la faiblesse attendue de la reprise et la sous-utilisation persistante des moyens de production étaient de nature de justifier le maintien du taux directeur à un niveau extrêmement bas pendant longtemps.

La quasi-absence d'inflation dont fait état le Livre beige devrait favoriser le maintien de ce point de vue début novembre.