La justice américaine a annoncé vendredi le démantèlement d'un réseau impliquant notamment le fondateur de Galleon, un fonds d'investissement à risque connu, et des cadres d'Intel, IBM et McKinsey, pour des délits d'initiés totalisant 20 millions de dollars.

Les télévisions américaines ont montré l'arrestation du milliardaire Raj Rajaratnam, 52 ans, directeur de Galleon Management, tandis que le procureur fédéral de New York, Preet Bharara, précisait que ses cinq complices avaient également été arrêtés par la police fédérale (FBI).

Il s'agit de Danielle Chiesi et Mark Kurland, du New Castle Fund, autrefois division de la banque d'affaires défunte Bear Stearns, Rajiv Goel, du fonds d'investissements d'Intel, Anil Kumar, un cadre du cabinet de conseil McKinsey, et Robert Moffat, cadre dirigeant d'IBM.

Les autorités ont précisé que les mouvements d'actions litigieux portaient notamment sur des titres des hôtels Hilton, de Google, AMD, Sun Microsystems, Clearwire et Akamai, entre 2006 et 2009.

Les autorités ont appuyé leur enquête sur des écoutes téléphoniques, a expliqué M. Bharara lors d'une conférence de presse.

«Ils commettaient les fraudes pendant que nous les écoutions», a-t-il dit, soulignant que c'était la première fois qu'étaient employées «les méthodes qui ont déjà été utilisées avec grand succès contre la mafia et les trafiquants de drogue».

«Il faut que cette affaire serve de sonnette d'alarme pour Wall Street», a-t-il dit, «pour tout directeur de fonds d'investissement, trader et cadre dirigeant qui ne ferait même que penser à faire du délit d'initié».

Plusieurs chefs d'inculpation annoncés vendredi sont passibles de 20 ans de prison et 5 millions de dollars d'amende.

Selon le gendarme de la Bourse (SEC), qui a porté plainte, «Rajaratnam puisait dans son réseau d'amis et de relations d'affaires pour obtenir des informations confidentielles sur des résultats d'entreprise ou des prises de contrôle», et bénéficiait ainsi d'un avantage déloyal sur les autres investisseurs détenant des titres des sociétés concernées.

«Raj Rajaratnam n'est pas un maître de l'univers, mais plutôt un maître du carnet d'adresse», a ajouté un dirigeant de la SEC, Robert Khuzami.