Le président américain Barack Obama a défendu lundi son action économique au cours de ses six premiers mois en déclarant avoir «éteint l'incendie» que représentait la crise, mais en reconnaissant qu'il restait de gros travaux pour remettre la maison en état.

«Je crois que nous nous sommes éloignés de l'abîme. Je crois que nous avons éteint l'incendie», a déclaré M. Obama, confronté aux premiers signes de doutes de la part des Américains quant à sa politique économique.

«L'analogie que j'emploie parfois, c'est que nous avions une maison superbe, et elle a pris feu. Nous sommes arrivés et il a fallu utiliser la lance à incendie. Le feu est éteint, mais nous avons découvert qu'il y avait de la maçonnerie à faire, que le toit fuit, que la chaudière est hors d'usage, oh ! et puis tiens, nous sommes en retard sur le paiement des traites», a-t-il dit à PBS selon une retranscription de ses propos fournis par la chaîne de télévision.

Ces grands travaux, entrepris avec «les ressources limitées qui sont les nôtres», vont «prendre un certain temps», a-t-il admis. «Nous ne sommes pas tirés d'affaire et personne n'est plus conscient que moi de la difficulté des temps que les gens traversent en ce moment», a dit le président américain.

M. Obama a invoqué les mesures que son administration a prises pour relancer l'économie, ainsi que son entreprise de régulation des activités financières pour empêcher les prises de risques outrancières qui ont fortement contribué à la crise.

Cependant, «on n'a pas l'impression que les gens à Wall Street éprouvent le moindre remords pour tous les risques qu'ils ont pris; on n'a pas l'impression que ce qui s'est passé ait provoqué un changement de culture ou d'attitude, et c'est pourquoi les propositions de réforme de la réglementation financière que nous avons présentées sont si importantes», a-t-il dit.

M. Obama a cependant assuré n'avoir aucun regret quant à l'aide que l'Etat fédéral a apportée à de grandes institutions financières, dont certaines, comme la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, annoncent à présent des profits considérables susceptibles de choquer les Américains en proie au chômage et à la récession.

«Si nous n'avions pas arrêté l'hémorragie du système financier, les choses seraient bien pires pour tout le monde», a-t-il dit.