Une voiture Rolls-Royce, des montres Rolex, un tableau de Warhol... les objets de luxe s'entassent chez les prêteurs sur gage de Beverly Hills. Signe que la crise économique n'épargne personne.

Les prêteurs haut de gamme font fortune dans la riche ville de Californie. Ils avancent des sommes pouvant aller de 100 000 dollars US jusqu'à 1 millions aux stars en mal de liquidité.  

«Ces huit derniers mois, les affaires ont fonctionné comme jamais», explique Yossi Dina, propriétaire de «The Dina Collection». Avec sa petite boutique installée tout près de la Rodéo Drive, M. Dina s'est autoproclamé le «prêteur sur gage des stars». Il y exhibe avec fierté des photos de lui aux côtés de vedettes.

Dans ce secteur d'activité depuis vingt-neuf ans, M. Dina explique que le resserrement du crédit affecte ses clients autant que les autres Américains: «ils ont besoin de liquide à court terme, mais les banques ne le leur donnent pas (...) alors ils viennent prendre un prêt chez moi». Ce ne sont pas nécéssairement des vedettes fauchées, explique-t-il.

Le commerçant voit passer chaque jour des objets qui ont de quoi impressionner. Le plus invraisemblable? Une statuette des Oscars!

Le prêteur sur gage ne peut toutefois pas les accepter pour des raisons juridiques. L'Académie des Oscars possède un droit de préemption sur les statuettes, qui ne sont donc pas monnayables. En revanche, il a accepté un Golden Globe. M. Dani n'a pas voulu révéler le nom de son récipiendaire.

Après quatre mois, si le prêt n'est pas remboursé, les prêteurs peuvent revendre les objets au public. Mais les ventes ne se font pas si facilement.

Peter B., un concurrent de M. Dani, affirme que les temps ne sont pas faciles même pour les prêteurs sur gage. Le mois dernier, il a pourtant eu un client «hors du commun».

«C'était ma première vente du mois. Michael Jackson est arrivé avec deux gardes du corps. Il a acheté une statue pour 4 400 dollars», un peu plus que le loyer du magasin, confie le marchand. «Mais ce genre de choses est très inhabituel. Ca n'arrive jamais», nuance-t-il.

 

(Avec l'AFP)