Le groupe de presse américain New York Times, propriétaire notamment du quotidien éponyme, a menacé de fermer le titre Boston Globe si les syndicats rejettent des concessions sur les salaires de l'ordre de 20 millions de dollars, a annoncé samedi le quotidien sur son site Boston.com.

La demande a été faite jeudi matin aux syndicats par les dirigeants du groupe New York Times et du Boston Globe, est-il rapporté.Les concessions demandées portent sur des réductions de salaires, la fin de la contribution aux retraites par le groupe et de moindres garanties sur la sécurité de l'emploi. La direction a donné 30 jours aux syndicats pour se décider, selon une source syndicale citée par le quotidien.

La direction du groupe New York Times (ou Times Co.), sollicitée par le Boston Globe n'a pas commenté cette information.

La nouvelle survient alors que le groupe a annoncé la semaine dernière un volet de concessions au sein du quotidien New York Times, entre réductions de 5% des salaires et suppression de 100 postes de non journalistes, afin de mieux faire face à la pression financière qui accable l'industrie de la presse avec la récession. Plusieurs concurrents ont déjà déposé le bilan, dont le numéro deux du pays, le groupe Tribune.

Le Times Co. multiplie ses efforts actuellement, entre la cession de son siège de New York en crédit-bail, la suspension du dividende, ou encore l'obtention d'un prêt de 250 millions de dollars auprès du milliardaire mexicain Carlos Slim. Il cherche aussi un repreneur pour ses parts dans l'une des équipes phares de base-ball du pays, les Red Sox de Boston.

Le Boston Globe, titre prestigieux arrosant le lectorat de la cote Est des Etats-Unis, a été acheté au prix fort par le groupe Times en 1993, à 1 milliard de dollars.

Mais confronté comme le reste de la presse à une chute du lectorat, qui se tourne vers les contenus gratuits sur internet, et aux restrictions budgétaires des annonceurs publicitaires, le quotidien est devenu un fardeau pour son propriétaire.

Le Boston Globe fait face à des pertes de 85 millions de dollars cette année après une perte de 50 millions en 2008, soit presque la totalité des pertes accusées par son propriétaire l'an dernier (58 millions de dollars).

Le quotidien de Boston ne vaudrait désormais plus que 12 à 20 millions de dollars à la vente, selon des estimations de marché récentes.