L'assureur AIG sera démantelé et la filiale à l'origine de ses déboires, AIG Financial products, sera nettoyée en quatre ans, a affirmé mercredi le PDG d'AIG Edward Liddy, au cours d'une audition au Congrès américain.

La filiale AIG Financial products «deviendra plus petite d'ici à la fin 2009. Encore plus petite à la fin de 2010», a déclaré M. Liddy en ajoutant: «en devenant plus petit, on diminue le risque».

Interrogé sur le temps que cela prendra, M. Liddy a répondu: «quatre ans».

M. Liddy avait indiqué plus tôt qu'AIG Financial Products, branche financière de l'assureur, reposait toujours sur 1600 milliards d'investissements risqués.

Il a également déclaré que le nom AIG ne sera pas maintenu. «Le nom AIG est tellement atteint et déshonoré que nous allons probablement devoir le changer», a-t-il affirmé.

Le patron de l'assureur a précisé que la compagnie d'assurance elle-même allait vendre ses actifs et que l'assureur «tel qu'il existe depuis 90 ans va cesser d'exister».

Mardi soir, le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a annoncé que la compagnie allait être liquidée «de manière ordonnée», afin de «protéger le contribuable américain».

AIG a annoncé séparément le même jour qu'il envisageait de vendre son siège new-yorkais, et qu'il avait cédé ses parts dans trois usines de panneaux photovoltaïques en Espagne.

Les usines étaient évaluées à «environ 300 millions d'euros» (environ 400 millions de dollars), mais le montant revenant à AIG après la vente au fonds d'investissement britannique HG Capital n'a pas été révélé.

Quant au siège, installé dans deux immeubles datant de 1932 à quelques pas de la Bourse de New York, l'assureur n'a pas indiqué sa valeur.

«AIG étudie la vente potentielle des immeubles de son siège, au 70 Pine Street et 72 Wall Street», a déclaré un porte-parole du groupe dans un courriel.

«Cela s'inscrit dans la stratégie de cessions et l'effort pour faire des économies», a ajouté ce porte-parole, Mark Herr, indiquant que la réaction du marché «aiderait à prendre une décision» sur l'avenir de ces locaux.

Le New York Post, qui avait révélé la potentielle mise en vente du siège new-yorkais, précisait que sa valeur avait sans doute été divisée par trois à six depuis l'éclatement de la bulle immobilière, si bien que l'assureur pourrait n'obtenir que 50 à 100 millions de dollars par tour.

Le syndicat SEIU serait intéressé par au moins une des tours, haute de 66 étages.

Ces bureaux sont la propriété d'AIG depuis les années 1970, selon M. Herr.