L'indice Dow Jones a chuté de 20% depuis que le président Obama a rêté serment. C'est la dégringolade la plus rapide sous un nouveau président depuis au moins 90 ans, selon des données compilées par Bloomberg. Cet indice s'est dévalué de 53% depuis son record de 14 164,53 points en octobre 2007.

Ainsi, plus de 1600 milliards US se sont évaporés des actions américaines depuis le 20 janvier dernier tandis que les pertes plus grandes des banques et la hausse du chômage ont convaincu les investisseurs que la récession empirait. Le président risque de briser le scénario habituel selon lequel le Dow Jones a gagné 9,8% en moyenne au cours des 12 mois après l'accession d'un démocrate à la Maison-Blanche, indiquent des données recueillies par Bloomberg.

 

«Les gens ont pensé qu'il y aurait un bref redressement Obama, mais cela ne s'est pas produit», indique Uri Landesman, qui gère des actifs d'environ 2,5 milliards US chez ING Groep, à New York. «Cela illustre l'était pitoyable dans lequel se trouve l'économie et le manque de confiance dans les mesures qui ont été annoncées», ajoute-t-il.

On définit un marché baissier comme étant une baisse de 20% ou plus.

Acheter des actions «peut se révéler une bonne affaire», pour les investisseurs qui visent le long terme, a dit M. Obama mardi dernier. Il a comparé les fluctuations quotidiennes à un sondage en politique, ajoutant qu'il n'ajustera pas sa politique pour répondre aux attentes du marché.

Le mois dernier, le Congrès a mis en vigueur le plan de 787 milliards US du président Obama consacré aux baisses d'impôts et aux dépenses pour les routes, les ponts et les édifices publics. Son budget de 2010 indique que le sauvetage du secteur financier par le gouvernement pourrait nécessiter 750 milliards US supplémentaires en plus des 700 milliards US consacrés initialement.

L'indice Dow Jones a chuté de 31% depuis l'élection de M. Obama. L'indice comprenant 30 titres s'échange à 8,04 fois les bénéfices annuels, le taux le moins élevé depuis 1995 et en baisse par rapport à 10,06 fois le jour de l'investiture du nouveau président.

Citigroup a accusé la chute la plus brutale, l'action cédant 71% de sa valeur. Le gouvernement a proposé d'acquérir une participation de 36% de la banque new-yorkaise, ce qui abaisse la part détenue par les actionnaires.

Déboires de GM

De son côté, le titre de General Motors a dégringolé de 53% après que le constructeur d'automobiles eut signalé qu'il a besoin d'une aide supplémentaire de Washington.

«C'est le marché baissier d'Obama», lance Dan Veru, qui participe à la gestion d'actifs de 2,8 milliards US au sein de Palisade Capital Management, à Fort Lee, au New Jersey. «Nous ignorons quelles sont les règles dans tant de secteurs différents que le gouvernement touche.»

L'économie américaine a subi un repli de 6,2% en taux annualisé au cours du quatrième trimestre, un sommet depuis 1982, a annoncé le Département américain du commerce la semaine dernière. Le taux de chômage a bondi à 7,6% en janvier, le plus haut taux depuis 1992, tandis que les Américains accusaient du retard dans le paiement de leurs prêts hypothécaires et au moment où les banques ont saisi des maisons à une cadence record.

Les pertes encourues par les compagnies financières dans le monde ont atteint environ 1200 milliards US, ce qui a fait plonger l'indice Standard&Poor's 500 de 38% l'an dernier, pire dégringolade depuis 1937.

«Les perspectives de récupération dans le secteur financier, malgré toute l'aide gouvernementale, semblent encore passablement éloignées», soutient John Carey, qui gère environ 8 milliards US chez Pioneer Investment Management, à Boston.

Le Dow Jones a pris neuf mois pour dégringoler de 20% de George W. Bush, enregistrant ce recul neuf jours après les attentats du 11 septembre 2001.