L'administration Bush voulait sauver Wall Street. Celle de Barack Obama entend finir le travail en portant une attention particulière aux Américains touchés par les ennuis des marchés financiers.

Mardi dernier, l'administration Obama a indiqué comment elle allait dépenser la deuxième tranche de ce plan de 700 milliards. Environ 100 des 350 milliards restants seront octroyés à la Réserve fédérale américaine afin qu'elle achète des titres adossés au crédit à la consommation et aux PME - bref, des mauvaises créances à la consommation. Selon la Maison-Blanche, cette initiative relancera l'octroi de prêts à la consommation. La Fed prévoyait de toute façon acheter 200 milliards de ces mauvaises créances à la consommation. Avec le coup de pouce de l'administration Obama, la Fed pourrait avaler jusqu'à 1000 milliards de ces créances.

 

L'administration Obama injectera aussi 50 milliards afin de réduire le nombre de saisies immobilières. Elle renégociera les prêts hypothécaires des propriétaires en danger de perdre leur maison aux mains des institutions financières.

Le reste de l'argent - jusqu'à 200 milliards - devrait être consacré à la mise en place d'un fonds d'investissement public-privé qui achètera les mauvaises créances des institutions financières (le fameux papier commercial). C'était l'idée initiale du secrétaire au Trésor de George W. Bush et maître d'oeuvre du plan, Henry Paulson. Son successeur au sein de l'administration Obama, Timothy Geithner, a été avare de détails sur le fonctionnement de la mystérieuse pièce maîtresse de son plan. La journée de l'annonce mardi dernier, l'indice boursier américain S&P 500 a chuté de 4,9%.

«Cet aspect du plan n'est pas assez clair, dit Francis Généreux, économiste au Mouvement Desjardins. On ne sait pas comment fonctionne le fonds, qui y contribuera et à quelles proportions. En tout cas, c'est le message qu'ont envoyé les investisseurs à M. Geithner.»

 

Points saillants du plan de relance financier

Coût total: 700 milliards US

La première tranche de 350 milliards a été dépensée l'automne dernier par l'administration Bush, incluant le plan de relance de l'industrie automobile garantissant 17 milliards de prêts à GM et Chrysler

La deuxième tranche de 350 milliards sera dépensée prochainement par l'administration Obama

100 milliards pour l'achat de mauvaises créances à la consommation

50 milliards pour réduire le nombre de saisies immobilières

Création d'un nouveau fonds d'investissement public-privé qui achètera les mauvaises créances des institutions financières (le papier commercial)