Les tractations se poursuivaient mercredi au Sénat américain autour du plan de relance économique qui vient d'atteindre les 900 milliards de dollars US tandis que les républicains, appuyés par certains démocrates, exigent des coupes drastiques dans les dépenses.

Mardi soir, les sénateurs ont adopté un amendement de 11 milliards de dollars en faveur de déductions fiscales pour les acheteurs de voitures neuves. Ils ont également approuvé l'ajout dans le plan de 6,5 milliards de dollars pour la recherche médicale.

Ces dernières évolutions ont fait passer de 884 à plus de 900 milliards de dollars la facture totale du plan de relance, dont le Sénat a entamé l'examen lundi.

Mais cette inflation soudaine n'empêche pas les républicains et quelques démocrates de travailler à faire baisser le coût global, qu'ils jugent exorbitant.

La première victime de ce dégraissage a été mardi soir Hollywood, dont les sociétés de production devaient bénéficier d'allégements fiscaux pour plus de 200 millions de dollars. Les sénateurs ont éliminé cette disposition. «Hollywood se porte bien», avait dit mardi le sénateur républicain John McCain, candidat malheureux à la présidentielle, avant de voter contre cette disposition.

Les contre-propositions fusent côté républicain, certains allant jusqu'à réclamer une réécriture complète du texte des démocrates.

Dans sa proposition présentée mardi, le sénateur républicain John Ensign prévoit ainsi un plan de 500 milliards de dollars, dont 300 milliards de mesures visant à répondre à la crise du logement. Le sénateur propose aussi un taux d'intérêt fixe de 4 à 4,5%, ce qui, selon lui, aboutirait à une économie de 400 dollars par mois pour chaque propriétaire immobilier.

Le sénateur McCain a lui aussi avancé mardi sa propre proposition: un plan de 445 milliards de dollars dont 275 en réductions d'impôts pour les entreprises et les particuliers.

En outre, le sénateur démocrate Ben Nelson travaille avec la sénatrice républicaine Susan Collins pour «retirer du plan des mesures qui ne stimuleront pas l'économie», a dit à l'AFP mercredi un porte-parole de M. Nelson. Mardi, le sénateur démocrate a parlé de «dizaines de milliards» à enlever du projet de loi.

Mercredi matin, le chef de la minorité républicaine Mitch McConnell a assuré devant le Sénat qu'il y a «plein de marge de manoeuvre pour tailler» dans les dépenses.

Désormais, nombre de partisans du dégraissage massif font référence au projet de loi comme entraînant une dépense de 1200 milliards de dollars, car ils comptent les quelque 300 milliards de dollars d'intérêts de la dette que les États-Unis auront à payer sur une dizaine d'années.

Par ailleurs, parmi les démocrates les plus au centre, des voix se font entendre en faveur d'une plus grande ouverture aux idées républicaines, notamment sur la réduction des coûts.

«Des coupes devraient être faites. Et ensuite, il devrait y avoir une redistribution. Si nous faisons cela, je pense que le projet de loi sera meilleur et que nous aurons plus de soutiens républicains», a dit Kirsten Gillibrand, la sénatrice de New York, remplaçante d'Hillary Clinton.

Selon un sondage Rasmussen publié mercredi, 50% des électeurs américains pensent que le plan de relance est susceptible «d'aggraver la situation».

La Chambre des représentants a adopté de son côté un plan de 819 milliards de dollars.