La Chambre des représentants américaine a adopté mercredi soir un gigantesque plan de relance économique de 819 milliards $, activement soutenu par le président Barack Obama, mais sans les voix des républicains.

Après l'adoption du plan par 244 contre 188 voix, le président Obama a appelé le Sénat à se prononcer rapidement en faveur du projet qui vise à créer ou sauvegarder trois à quatre millions d'emplois. La chambre haute pourrait voter la semaine prochaine.

«Le plan va à présent au Sénat, et j'espère que nous pourrons continuer à renforcer ce plan avant qu'il n'arrive sur mon bureau», a dit M. Obama dans un communiqué.

«Mais ce que nous ne pouvons pas faire, c'est traîner les pieds et permettre que les mêmes divergences partisanes se mettent en travers de notre route», a-t-il estimé après l'adoption du plan qui n'a attiré aucune voix républicaine.

«Nous devons agir avec rapidité et avec audace pour remettre les Américains au travail, et c'est précisément ce que ce plan commence à faire», a ajouté M. Obama.

Peu avant ce vote, un projet de plan de relance alternatif proposé par les républicains a été rejeté par 266 voix contre 170. Les républicains souhaitaient plus d'allégements fiscaux et moins de dépenses publiques.

M. Obama avait, avant même son investiture la semaine passée, payé de sa personne, en se rendant au Capitole pour rallier le plus grand nombre possible de républicains au plan élaboré par les démocrates.

Le refus des républicains de la Chambre de se rallier au texte, laisse présager d'un climat politique plutôt tendu à Washington alors que le calendrier législatif s'annonce chargé.

L'adoption du plan de relance dans une chambre à majorité démocrate renforcée depuis les élections du 4 novembre, ne faisait aucun doute.

Mais M. Obama avait souhaité rallier le vote républicain afin de tenir sa promesse de gouverner large, et de donner une caution politique à un plan qui devra rapidement prouver son efficacité à tous ceux qui doutent de lui.

Mercredi matin, il avait donné un dernier coup de collier en faveur de l'adoption du plan en réunissant à la Maison-Blanche une douzaine de patrons de grandes entreprises, pour réaffirmer l'urgence de la situation et tenter de convaincre les républicains de la validité du plan.

Par ailleurs, M. Obama a passé plusieurs heures avec les républicains mardi au Congrès.

Le président et les siens sont intervenus auprès des démocrates pour qu'ils renoncent à certaines dispositions que les républicains qualifiaient d'argent mal employé. Ils se sont dits ouverts à la contribution des républicains.

Mais, dans l'après-midi, la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi avait déclaré que les démocrates ne feraient pas de «compromis» avec les républicains sur le plan de relance.

Le «Plan de relance et de réinvestissement américain de 2009» a été élaboré par les démocrates du Congrès en collaboration avec l'équipe économique de la Maison-Blanche.

Il est constitué pour environ 275 milliards d'allègements fiscaux devant inciter à la consommation et à l'investissement, et, pour le reste, de dépenses dans des chantiers publics, des aides aux gouvernements locaux ou des mesures sociales.

Le Sénat dispose de sa propre version du texte, sur lequel plusieurs commissions de sénateurs ont commencé à plancher.

Les deux chambres devront ensuite s'entendre sur un texte de compromis.

Les leaders démocrates se sont engagés à envoyer le texte final à la Maison-Blanche pour promulgation avant les vacances parlementaires qui commencent à la mi-février.