Le syndicat des travailleurs de l'Aluminerie de Bécancour va finalement présenter une contre-proposition à la direction d'ABI dans le but de mettre fin au lockout qui y sévit depuis plus de 14 mois.

Clément Masse, président de la section locale 9700 du Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, a confirmé l'information, jeudi.

« Oui, nous, c'est ça qu'on va prendre comme option. On se prépare. On travaille là-dessus ces jours-ci et on va déposer une contre-offre à l'employeur dans les prochains jours. On veut se préparer comme il faut avant de faire notre dépôt », a-t-il indiqué, avant de préciser que ce ne sera pas cette semaine.

« Ce qu'on veut, c'est relancer la négociation », a ajouté M. Masse.

Lundi dernier, réunis en assemblée générale pendant plusieurs heures, les syndiqués avaient rejeté dans une proportion de 82 % l'offre patronale qui incluait un protocole de retour au travail. Depuis, le comité exécutif du syndicat s'est réuni pour discuter de la suite à donner à ce rejet.

M. Masse a précisé que la contre-proposition syndicale aborderait tous les aspects de la convention collective : salaires, régime de retraite, respect de l'ancienneté dans les mouvements de main-d'oeuvre et autres clauses. « Ce serait une contre-proposition, une contre-offre qui inclurait tout ce qui est compris dans la convention collective. »

La partie patronale avait inclus un protocole de retour au travail dans sa dernière offre - alors qu'habituellement, un tel protocole est négocié entre les parties. Ce protocole a d'ailleurs fait grincer des dents, puisqu'il prévoyait que le retour au travail ne débuterait que le 8 avril et qu'il s'échelonnerait sur une période de 10 mois.

Interrogé à savoir si le syndicat inclurait à son tour un protocole de retour au travail dans sa contre-proposition, M. Masse a répondu : « on n'a pas statué là-dessus ; je ne pense pas, mais je ne peux confirmer pour l'instant ».

« Nous, la priorité est à la convention collective. Le protocole, un coup qu'on va s'être entendu sur la convention... Naturellement, le protocole, c'est pour une période temporaire. Des fois, on peut avoir de la flexibilité dans une période temporaire. Nous, ce qui est important dans le protocole, c'est que nos gens rentrent le plus rapidement possible », a-t-il expliqué.

Les 1030 membres de la section locale 9700 du Syndicat des Métallos ont été mis en lockout le 11 janvier 2018, il y a donc plus de 14 mois. Il reste maintenant 926 travailleurs actifs.

L'Aluminerie de Bécancour est propriété à 75 % d'Alcoa et à 25 % de Rio Tinto.

Le Syndicat des Métallos compte plus de 60 000 membres au Québec ; il est affilié à la FTQ, qui en compte plus de 600 000.