Le nombre d'actes commis par des malfaiteurs a été moins élevé chez Hydro-Québec l'an dernier, ce qui n'a toutefois pas empêché la valeur des pertes attribuables à des larcins de bondir d'environ 11 % par rapport à 2017.

Au terme de l'année 2018, la société d'État avait recensé 303 événements concernant des vols pour un montant totalisant 1,45 million, a-t-elle indiqué en réponse à une demande d'accès à l'information envoyée par La Presse canadienne.

En comparaison, 342 méfaits avaient été relevés en 2017, représentant des pertes d'environ 1,31 million. Cela demeure toutefois bien loin des 3,9 millions perdus en 2016. Selon un porte-parole de la société d'État, Louis-Olivier Barry, la perte enregistrée en 2018 est la « deuxième plus petite » de la dernière décennie.

Le bilan fourni par Hydro-Québec en ce qui a trait à la dernière année pourrait toutefois être modifié ultérieurement, prévient la société d'État, étant donné que plusieurs dossiers demeurent « sous enquête ».

« Il est possible qu'ils soient par la suite catégorisés non fondés lorsque l'enquête sera terminée, est-il écrit. De plus, les valeurs de 2018 correspondent aux montants de pertes confirmées, mais ceux-ci pourraient augmenter ultérieurement. »

La part du lion des méfaits est attribuable aux vols de métaux - principalement du cuivre - puisqu'Hydro-Québec a été victime des malfaiteurs à 193 reprises, ce qui représente des pertes avoisinant 1 million.

De plus, une progression marquée a été constatée dans la catégorie des vols concernant de l'équipement, comme des outils, où la somme des pertes confirmées a bondi de 70 %, s'établissant à quelque 338 000 $. Pourtant, de 2017 à 2018, le nombre d'incidents recensés dans cette catégorie a considérablement diminué, passant de 83 à 51.

« On ne peut pas donner beaucoup de détails (en raison de l'enquête), mais il y a eu un vol plus important évalué à 115 000 $ dans le cadre de la réfection d'une centrale », a expliqué M. Batty au cours d'un entretien téléphonique.

Même si la société d'État vise à minimiser les pertes découlant des vols, le porte-parole de la société d'État a estimé qu'il n'y avait rien « d'anormal » en ce qui concerne les fluctuations des deux dernières années.

« Nous sentons que les mesures mises en place portent fruit et que nous sommes sur la bonne voie afin de limiter les pertes », a expliqué M. Batty.

Celui-ci a rappelé qu'Hydro-Québec avait notamment amélioré ses techniques de surveillance, sa collaboration avec les différents corps policiers de la province en plus de mettre sur pied une ligne de signalement à l'intention du public.

M. Batty a ajouté que des efforts étaient également déployés en matière de sensibilisation entourant les risques auxquels s'exposent les gens qui s'aventurent sur le terrain d'un poste où se trouvent des équipements haute tension.

Hydro-Québec se tourne de plus en plus vers des métaux dont la valeur est moins élevée, comme l'acier, lorsque vient le temps de faire de la « mise à la terre » des lignes et transformateurs. Cela contribue notamment à décourager les personnes mal intentionnées qui sont attirées par les fils de cuivre dans l'espoir de pouvoir revendre ce métal aux ferrailleurs par la suite.

Entre 2016 et 2018, les pertes liées aux vols de métaux ont chuté de 3 millions à 997 000 $.

Valeur des larcins en 2018 (le nombre de vols est entre parenthèses)

- Métaux : 997 000 $ (193)

- Véhicules : 38 000 $ (2)

- Équipements informatiques : 64 000 $ (43)

- Outils et équipements : 338 000 $ (51)

- Autres : 13 000 $ (14)

- Total : 1,45 million (303)

(Source : Hydro-Québec)