Les Atikamekw d'Opitciwan ont intenté une poursuite contre Hydro-Québec pour les inondations fréquentes de leur territoire à proximité du barrage Gouin, en Mauricie.

Dans les documents déposés en cour, le Conseil de la Première Nation des Atikamekw d'Opitciwan explique que son peuple occupe le territoire depuis 1912 et qu'il a accepté d'être déplacé en 1918 lors de la construction du barrage Gouin.

« Depuis la création de la réserve d'Opitciwan, le réservoir Gouin envahit celle-ci presque chaque année pour des durées appréciables », allègue la poursuite, malgré les balises fixées pour le niveau d'eau maximal. Le territoire inondé a une superficie de 140 hectares, précisent les documents.

Le Conseil de la Première Nation d'Opitciwan demande des compensations pour ces inondations récurrentes, qui endommagent les infrastructures et privent les Atikamekw de l'usage de zones de chasse et de pêche. Il rappelle que ce territoire n'a jamais été cédé et que les Atikamekw n'ont jamais accepté que leur réserve serve à emmagasiner de l'eau.

Il demande donc au tribunal d'ordonner à Hydro-Québec et au gouvernement du Québec, aussi cité dans la poursuite, « de cesser pour toujours d'emmagasiner de l'eau sur la réserve d'Opitciwan » et de les condamner à payer des dommages « pour occupation illégale ». Le montant des dommages reste à déterminer.

Ce litige remonte à 1920, bien avant la création d'Hydro-Québec, mais c'est la société d'État qui gère aujourd'hui les installations du barrage-réservoir Gouin, qui servent à régulariser les apports d'eau des centrales hydroélectriques situées sur la rivière Saint-Maurice.

Hydro-Québec n'a pas voulu commenter le fond du problème.

« Les Atikameks sont des partenaires de longue date d'Hydro-Québec. Nous allons prendre le temps nécessaire pour prendre connaissance de la poursuite et y apporter une réponse adéquate », a fait savoir l'entreprise par courriel.

- Avec Louis-Samuel Perron, La Presse