Au lendemain du sauvetage in extremis de l'ALENA, le gouvernement Trudeau pourra se targuer d'une autre bonne nouvelle économique : le géant Shell et ses partenaires ont confirmé mardi qu'ils iront de l'avant avec un mégaprojet de 40 milliards en Colombie-Britannique, le plus important investissement privé de l'histoire du pays.

Le consortium construira une immense usine de gaz naturel liquéfié (GNL) à Kitimat, sur la côte du Pacifique, en vue d'approvisionner le marché asiatique.

Le premier ministre Justin Trudeau s'est montré emballé par le projet. Cette annonce « représente le plus important projet d'investissement du secteur privé dans l'histoire du Canada », a-t-il déclaré dans un communiqué de LNG Canada, la coentreprise qui pilote le projet.

Il s'agit aussi, pour le gouvernement Trudeau, d'une victoire dans le délicat secteur énergétique à un an de la prochaine élection fédérale.

TransMoutain

Ce projet de LNG Canada pourrait détourner une partie de l'attention du projet d'oléoduc TransMountain, aujourd'hui en suspens, devenu un boulet politique pour les troupes libérales.

Le lancement de ce projet survient par ailleurs au surlendemain de la conclusion de l'Accord États-Unis-Mexique-Canada, qui viendra remplacer l'ALENA.

Cette entente a été signée à quelques heures d'une échéance fixée par Washington, après 14 mois de pourparlers acrimonieux.

Le complexe de LNG Canada est évalué à 31 milliards de dollars américains, soit 40 milliards canadiens.

Environnement

Les temps d'acheminement du GNL vers les marchés asiatiques à partir de la Colombie-Britannique seront fortement réduits par rapport à ceux observés aujourd'hui avec les usines de GNL du Golfe du Mexique, indique la coentreprise.

Andy Calitz, président de LNG Canada, a fait valoir que ce projet « démontre comment le développement industriel peut coexister avec la gérance environnementale et les intérêts des premières nations ».

Justin Trudeau se trouve mardi matin à Vancouver, où il prononcera une conférence de presse vers 11h30.

Aux côtés de Shell, on compte parmi les investisseurs du projet le groupe malaisien Petronas (25%), le chinois PetroChina (15%), le japonais Mitsubishi (15%) et le sud-coréen Korea Gas Corp (5%).

Le projet est en préparation depuis 2012.