Les cours du pétrole ont terminé en baisse jeudi à New York, pénalisés notamment par des informations de presse indiquant qu'un courtier vedette du marché du brut jetait l'éponge face à des cours trop faibles.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a reculé de 56 cents à 49,03 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a terminé à 52,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en recul de 35 cents par rapport à mercredi.

«C'est dû à l'histoire d'Andy Hall, le dieu du courtage du pétrole qui ferme un fonds d'investissement, cela a provoqué de la spéculation», a expliqué Phil Flynn de Price Futures.

Citant des sources proches du dossier, l'agence Bloomberg a indiqué que le courtier allait fermer un de ses fonds face à des pertes au premier semestre et des prix peinant à se reprendre malgré les efforts de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Peu après la diffusion de cette information, les cours jusque là dans le vert ont commencé à baisser.

Contacté par l'AFP, Astenbeck Capital Management n'a pas répondu dans l'immédiat.

«Andy Hall est connu comme un de ceux pariant depuis le plus longtemps sur une hausse et il semble capituler», a expliqué Phil Flynn, jugeant que cela avait eu un effet psychologique sur les investisseurs.

«Quand le dieu du courtage jette l'éponge, cela vous fait vous interroger sur votre religion de la hausse», a-t-il expliqué.

Cette nouvelle n'a toutefois pas provoqué d'envolée du volume d'échange, mais a pu décourager des acheteurs.

Inquiétudes sur le Venezuela

Elle est tombée alors que le marché était incertain sur la direction à prendre, hésitant entre des signes de hausse de la production aux États-Unis et chez les membres de l'OPEP et des stocks américains toujours sur la pente descendante.

Pour la cinquième semaine consécutive, les stocks de brut ont reculé aux États-Unis, cette fois de 1,5 million de barils.

«La baisse des réserves de brut a été soutenue par une très forte demande des raffineries», ont expliqué les experts de Commerzbank.

Grâce à une «demande record» d'essence dans le pays, cela n'est pas venu gonfler les réserves d'essence qui ont même connu un recul hebdomadaire.

Du côté des extractions, la production américaine est au plus haut depuis mi-2015, toujours selon les chiffres hebdomadaires publiés mercredi par le département américain de l'Énergie (DoE).

«Le marché garde cela en tête, mais la préoccupation immédiate pour le marché américain c'est ce qui se passe au Venezuela», a commenté Bart Melek.

Le pouvoir et l'opposition vénézuéliens se préparent à un nouveau bras de fer vendredi avec l'inauguration de la Constituante et de nouvelles manifestations, après un vote dimanche à la légitimité contestée.

«Il se pourrait que (le Venezuela) fasse défaut et il est possible qu'il se dirige vers des difficultés concernant leur production», a avancé Bart Melek.

Le Venezuela se dispute avec le Mexique la troisième place de fournisseur de brut aux États-Unis selon les statistiques du DoE.