Le comité des finances du Sénat des États-Unis a décidé d'accroître la pression sur l'administration Trump pour s'assurer qu'une éventuelle entente sur le bois d'oeuvre avec le Canada comprenne des quotas.

Sept sénateurs démocrates et républicains ont fait part de leurs revendications dans une lettre envoyée cette semaine au secrétaire américain du Commerce, Wilbur Ross, ainsi qu'au représentant au Commerce, Robert Lighthizer.

Ce sont ces deux hommes qui sont impliqués dans les négociations entre les États-Unis et le Canada à propos du bois d'oeuvre.

«Nous vous demandons de négocier des quotas (...) afin de maintenir les exportations canadiennes à un niveau égal ou inférieur à une part de marché (déterminée)», fait valoir le comité bipartisan dans sa missive.

Par courriel, un porte-parole de la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a seulement indiqué que le gouvernement Trudeau voulait un «bon accord» pour le pays et pas «n'importe lequel».

Cette sortie des sept sénateurs américains survient alors que le Canada et les États-Unis sont venus bien près de conclure une entente, qui a finalement avorté parce qu'une partie de l'industrie américaine aurait regimbé.

La démarche du comité sénatorial a été bien accueillie par le porte-parole de la coalition américaine du bois d'oeuvre, Zoltan van Heyningen.

«Nous applaudissons les sénateurs parce qu'ils parlent au nom des 350 000 travailleurs américains de l'industrie du bois d'oeuvre, a-t-il souligné par voie de communiqué. Une entente juste permettra de s'assurer que les compagnies américaines puissent jouer sur le même terrain de jeu. Cela permettra d'atténuer les dommages des exportations canadiennes subventionnées.»

Dans le cadre de l'entente conclue en 2006, les producteurs de l'Est du Canada faisaient l'objet de quotas oscillant entre 30 et 34 pour cent du marché américain en plus de tarifs douaniers oscillant entre 2,5 à 5 pour cent selon les prix du bois. Seuls des tarifs douaniers variant entre 5 et 15 pour cent étaient appliqués sur les exportations dans l'Ouest.

À la suite de la refonte de son régime forestier survenue en 2013, Québec estime qu'il n'a plus à être soumis à des quotas ou tarifs douaniers sur ses exportations de bois d'oeuvre à destination des États-Unis.

Par ailleurs, le comité des finances du Sénat a également demandé à MM. Ross et Lighthizer d'être consulté fréquemment et désire connaître les propositions américaines avant qu'elles ne soient présentées aux représentants canadiens.

De l'avis des sénateurs, il s'agit de la seule façon d'obtenir la confiance du public dans le cadre des négociations.

Selon certains analystes de l'industrie, le cadre d'une entente de 10 ans sur le commerce du bois d'oeuvre entre le Canada et les États-Unis pourrait être à portée de main d'ici la fin du mois d'août.

Hamir Patel, de Marchés mondiaux CIBC, a notamment évoqué, dans un rapport, un scénario qui réduirait graduellement la part du Canada sur le marché américain de 27 à 28 pour cent sur plusieurs années, par rapport à sa part du marché de 31,9 pour cent l'an dernier.

Les négociateurs américains avaient initialement proposé un quota de 22 pour cent.