Les cours du pétrole ont enregistré une forte baisse mercredi à New York, les doutes sur la volonté de la Russie de poursuivre ou d'accentuer ses efforts de limitation de la production pesant sur les prix.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a perdu 1,94 dollar à 45,13 dollars sur le contrat pour livraison en août au New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a terminé à 47,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,90 dollar par rapport à la clôture de mardi.

«Les investisseurs sont déçus par le fait que les Russes ont indiqué qu'ils ne voulaient pas accentuer la réduction de la production», a mis en avant Mike Lynch de Strategic Energy & Economic Research.

Selon l'agence Bloomberg, citant des responsables russes s'exprimant sous couvert d'anonymat, le pays s'opposera à une prolongation ou à un renforcement des quotas de production actuellement en vigueur lors d'une réunion entre ministres des pays concernés à la fin du mois.

«Avec sa situation budgétaire précaire, la Russie peut difficilement résister à la tentation de relancer sa production», a commenté Chris Beauchamp, analyste chez IG.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et dix autres pays, dont la Russie, sont engagés dans une réduction de leur production, prolongée une première fois jusqu'à mars 2018, afin de faire remonter les cours.

«Je pense que cela a rendu les investisseurs nerveux et comme on avait connu un bond, ils ont encaissé leurs profits», a continué Mike Lynch.

Avant la séance du jour, le baril avait enregistré une série de huit hausses consécutives et était de ce fait plus enclin à marquer le pas.

«Plusieurs agences rapportent que les chiffres de l'OPEP en juin montrent que les exports ont rebondi», a complété Matt Smith de ClipperData.

«Normalement, les exportations de pétrole devraient baisser parce que la demande intérieure de nombreux pays de l'OPEP progresse au cours des mois d'été, ce qui - du fait des réductions de production décidées - ne peut tout simplement pas être compensé par une augmentation de la production», ont commenté les analystes de Commerzbank.

«La nette hausse des expéditions de l'Arabie saoudite est particulièrement surprenante, cela implique probablement que le pays fasse appel à ses stocks», ont avancé les experts de Commerzbank.

Autre facteur pouvant peser sur les cours, le dollar se renforçait mercredi face à la plupart des monnaies, a signalé Matt Smith.

Un dollar plus fort à tendance à pénaliser les cours, car il rend les acquisitions de brut, libellé dans cette monnaie, plus onéreuses pour les acheteurs utilisant d'autres devises.

La publication des chiffres hebdomadaires sur les stocks de pétrole aux États-Unis par le département de l'Énergie (DoE) a été repoussée à jeudi en raison d'un jour férié plus tôt dans la semaine.

Avant cela, les investisseurs devaient prendre connaissance mercredi après la clôture des estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API).