Les droits compensatoires imposés par les États-Unis sur le bois d'oeuvre canadien pourraient retrancher 700 millions $ aux exportations canadiennes sur deux ans, en plus d'entraîner l'élimination de 2200 emplois, a calculé le Conference Board du Canada.

Dans un rapport publié mercredi, le groupe de recherche calcule que la baisse des exportations devrait réduire le bénéfice avant impôts de l'industrie du bois d'oeuvre à 1,1 milliard $ en 2018, malgré une hausse des revenus. En comparaison, ce profit avait été de 1,8 milliard $ de l'an dernier, tandis que la projection pour l'année en cours est de 1,4 milliard $.

Le gouvernement américain a récemment commencé à imposer des droits compensatoires préliminaires d'entre 3 et 24 % sur les exportations canadiennes de bois d'oeuvre. Des droits antidumping devraient être annoncés le mois prochain et faire passer l'ensemble des droits aux environs de 30 %, dont la moitié devrait être absorbée par les producteurs canadiens.

Selon le directeur des tendances économiques industrielles du Conference Board, Michael Burt, l'emploi dans le secteur canadien du bois d'oeuvre aurait progressé de 1000 pour atteindre 93 300 emplois, l'an prochain, en l'absence des droits américains. Mais étant donné la situation actuelle, le nombre d'emplois devrait plutôt reculer à 91 000.

Le Conference Board calcule en outre que les droits payés, en fonction des niveaux actuels d'exportation, coûteront 1,7 milliard $ par année aux producteurs canadiens d'ici à ce qu'une entente commerciale soit conclue entre le Canada et les États-Unis.

L'industrie canadienne du bois d'oeuvre a connu l'an dernier sa plus solide performance depuis l'écroulement du marché immobilier américain en 2006. Ses exportations ont grimpé de 13,5 % en 2016 pour totaliser 13,2 milliards $.