Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse mardi à New York, des inquiétudes sur la participation de l'Arabie saoudite à l'effort de réduction de l'offre alimentant la dégringolade entamée il y a près d'une semaine.

Le baril de référence (WTI) a reculé de 68 cents à 47,72 dollars sur le contrat pour livraison en avril au New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Le marché est passé à la vente dès que les investisseurs ont vu le rapport indiquant que les Saoudiens avaient fait remonter leur production au-dessus des 10 millions de barils par jour en février», a expliqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

Cela a été perçu comme de mauvais augure pour le respect des accords de réduction de l'offre, au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et avec des pays tiers, entrés en vigueur le 1er janvier et dont l'Arabie saoudite a été le principal artisan.

Au vu de l'importance de ce pays au sein de l'OPEP, les chiffres déclarés par l'Arabie saoudite ont éclipsé ceux issus de sources secondaires généralement privilégiés par les analystes. Ils faisaient état, dans le même rapport du cartel publié mardi, d'un léger recul de la production saoudienne.

Plus généralement, le cartel a de nouveau réduit sa production en février mais à un rythme moins rapide qu'au mois précédent, toujours selon des sources secondaires.

«Il y a des inquiétudes sur le fait que l'accord de limitation de la production de l'Opep ne s'effiloche», a commenté Matt Smith de Clipperdata.

Dans ce contexte, le marché du pétrole est retombé au plus bas depuis la conclusion de l'accord de réduction des extractions fin novembre qui avait pour but de rééquilibrer un marché souffrant d'un excès de brut.

Toujours sur le front de l'offre, le département américain de l'Énergie (DoE) prévoit une nouvelle augmentation de la production de pétrole de schiste aux États-Unis de plus de 100 000 barils par jour au mois d'avril, selon un rapport publié lundi.

La tendance à la hausse de la production américaine depuis fin septembre a réduit à néant une partie des efforts de l'OPEP et de ses partenaires et s'est traduite par des réserves américaines à des niveaux records.

Les investisseurs se montreront donc très attentifs au niveau des stocks de pétrole dont les chiffres seront publiés comme chaque semaine mercredi par le DoE.

Les analystes anticipent une nouvelle hausse hebdomadaires des réserves de brut de 3 millions de barils pour la semaine achevée le 10 mars selon un consensus compilé par l'agence Bloomberg.