Les cours du pétrole ont fortement baissé lundi au retour d'un week-end marqué par une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont l'absence d'issue concrète entérinait la méfiance des investisseurs sur la concrétisation prochaine d'une baisse de l'offre.

Le prix du baril du «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a perdu 1,84 dollar à 46,86 dollars sur le contrat pour livraison en décembre au New York Mercantile Exchange, au plus bas depuis un mois pour un cours de référence.

«La confiance s'évapore à vue d'oeil à propos de l'accord de l'OPEP», a résumé Carl Larry de Frost & Sullivan.

Le cartel avait donné fin septembre le signal de départ d'une embellie du marché pétrolier en annonçant un accord en son sein sur une diminution de la production, mais les doutes se sont peu à peu installés sur ce qui n'est encore qu'un texte préliminaire, et les cours sont maintenant entièrement revenus sur cet essor de quelques semaines.

Nouveau coup pour le marché, «l'OPEP a tenu lors du week-end une réunion qui n'a guère donné de raison de croire à un retour des cours à plus de 50 dollars le baril», a reconnu M. Larry.

De nature «technique», cette réunion n'a donné lieu à aucune annonce concrète, ce qui a d'autant plus déçu le marché qu'elle se tenait en présence de pays extérieurs au cartel, en premier lieu la Russie, que les investisseurs espéraient voir rejoindre l'accord.

Au contraire, pour le moment, «des rapports montrent que la Russie produit à un niveau sans précédent depuis trente ans», a rapporté Kyle Cooper, de IAF Advisors, concluant lui aussi que «l'idée d'un accord sur la production ne semble pas gravée dans le marbre».

Qui plus est, un projet de budget fédéral, que plusieurs médias ont détaillé lors du week-end, montrent que la Russie compte bien encore relever sa production de pétrole lors des prochaines années.

Quant à l'OPEP elle-même, qui doit finaliser cet accord lors du sommet de novembre, les doutes continuent à régner sur la capacité de ses membres à s'entendre sur la répartition de quotas.

«Désormais, le scepticisme règne sur ce qui va se produire à la fin du mois prochain», a regretté M. Larry.