Les cours du pétrole ont terminé en baisse vendredi à New York, les inquiétudes sur une surabondance de l'offre, à court comme à plus long terme dominant à nouveau le marché.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a perdu 88 cents à 43,03 dollars sur le contrat pour livraison en octobre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a lui aussi reculé, de 82 cents à 45,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Le prix du brut prend en compte les marchés mondiaux et sur ces marchés mondiaux la production en provenance du Nigeria revient et il semble que la Libye reprenne ses exportations dans le très proche futur», a indiqué James Williams de WTRG Economics.

Les attaques régulières de groupes armés sur les infrastructures pétrolières depuis le début de l'année avaient fait chuter la production du Nigeria et lui avait fait perdre sa place de premier producteur de brut en Afrique.

En Libye, le gouvernement a promis jeudi une reprise imminente des exportations après l'annonce par les autorités non reconnues qu'elles allaient confier à la compagnie nationale l'exploitation des principaux terminaux pétroliers du pays, dont elles continueront toutefois d'assurer la surveillance.

Facteurs temporaires

À plus long terme, les chances d'un rééquilibrage du marché ne semblent guère meilleures comme l'ont indiqué cette semaine deux rapports respectivement publiés par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) lundi, et par l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), mardi.

«L'AIE montre que la surabondance de pétrole va se poursuivre cette année. Nous avons vu la production iranienne augmenter à nouveau en août revenant pleinement à son niveau d'avant les sanctions», a détaillé John Kilduff de Again Capital.

Une tendance générale confirmée par le rapport de l'OPEP, qui anticipe un déclin moins rapide que prévu de la production des pays non membres du cartel.

Ce sentiment dominant de surabondance durable a fait reculer sur la semaine le cours du baril de brut WTI, coté à New York, de 5,93%.

La hausse de jeudi, dans la foulée des prix des produits raffinés profitant de l'interruption partielle d'un oléoduc américain transportant habituellement de l'essence entre le Texas (sud) et la côte nord-est du pays a donc été complètement effacée.

«Les facteurs temporaires ne peuvent pas apporter un soutien de long terme aux cours du pétrole», ont indiqué les analystes de Commerzbank dans une note.

Colonial Pipeline, qui exploite l'oléoduc en question a indiqué dans un communiqué vendredi qu'elle espérait le «remettre en service la semaine prochaine».

Plus spécifiquement aux États-Unis, l'activité de forage a encore augmenté selon les données du groupe privé Baker Hughes ce qui laisse craindre que la production américaine pourrait se redresser après avoir beaucoup baissé en début d'année.

Le renforcement du dollar, soutenu par les chiffres de l'inflation, a également pesé sur le cours du pétrole, libellé dans cette monnaie, car cela renchérit son prix pour les pays utilisant d'autres monnaies de réserve.