Les cours pétroliers ont fini en petite hausse vendredi au terme d'une séance très hésitante, dans un marché tentant de se stabiliser après une semaine de renversements en série.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en août a gagné 66 cents à 48,99 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

À Londres, le baril de Brent de la mer du nord pour livraison en septembre, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a gagné 64 cents pour revenir à 50,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Le marché reprend son souffle», a commenté Gene McGillian, chez Tradition Energy, évoquant «une phase de consolidation en attendant le prochain facteur» de hausse ou de baisse.

Depuis de la victoire du Brexit au Royaume-Uni la semaine dernière, les cours avaient en effet plongé, avant un rebond spectaculaire interrompu jeudi par des prises de bénéfices.

Vendredi les cours sont restés longtemps très fluctuants. M. McGillian a noté qu'ils avaient pu bénéficier du léger recul du dollar, qui rend les échanges plus intéressants pour les investisseurs munis d'autres devises.

«Les prix du pétrole continuent de batailler autour des 50 dollars (le baril), sur fond d'inquiétudes que le surplus d'offre pourrait bien mettre plus de temps à être éliminé que ce que l'on prévoyait initialement», estimait pour sa part Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Depuis février, a noté M. McGillian, les cours ont presque doublé grâce à l'espoir que le marché se rééquilibre grâce notamment à la bonne tenue de la demande, notamment en Inde, en Chine et aux États-Unis, où parallèlement les stocks et la production de brut ont baissé.

Diverses interruptions de production ont soutenu le mouvement depuis mai, notamment au Canada et au Nigeria, mais certains analystes craignaient que ces facteurs se dissipent.

«La nouvelle selon laquelle les exportations iraniennes continuent de grimper a également contribué à tirer les prix à la baisse» en cours d'échanges, a ajouté M. Hewson.

Plus largement, Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, s'est fait l'écho d'informations de presse selon lesquelles la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avait battu un record absolu en juin, avec des pompages en hausse au Nigeria, en Iran, en Arabie Saoudite et dans les Émirats arabes unis.

Trafic routier record

Aux États-Unis, la société de services pétroliers Baker Hughes a annoncé une progression de 11 unités du nombre de puits de pétrole en activité, ce qui aurait pu faire douter des perspectives de baisse de la production américaine, mais a semblé passer pratiquement inaperçue.

Du côté de la demande, la séance, à la veille du long week-end du 4 juillet en l'honneur de la fête nationale américaine, était marquée par l'attente d'un trafic record sur les routes, de bon augure pour la consommation d'essence.

L'association d'automobilistes AAA a indiqué que les prix de l'essence étaient au plus bas depuis 10 ans, ce qui ne pouvait qu'encourager les déplacements.

Mais «même si on pense que la demande (en essence) va atteindre un niveau record pour la saison, le ministère américain de l'Énergie a relevé (mercredi) que les stocks d'essence dépassaient de 10 % ceux de l'an dernier», alors que dans le même temps, la demande n'a progressé que de 1 %, du moins en avril, s'est inquiété M. Lipow, craignant que cette abondance d'essence ne finisse par peser sur les cours du brut.