Alors qu'elle demande au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) d'approuver l'extension de ses activités jusqu'en 2028, la mine Canadian Malartic, en Abitibi, offre 50 millions pour dédommager les résidants qu'elle incommode.

Pour la première fois depuis l'inauguration de l'imposante mine d'or à ciel ouvert, en 2011, ses dirigeants reconnaissent que les citoyens de Malartic ont le droit d'être indemnisés pour le bruit et la poussière qu'ils doivent endurer chaque jour. Il faut dire qu'un groupe de 700 personnes résidant près de la mine songe à poursuivre les deux entreprises torontoises propriétaires de la mine, Agnico Eagle et Yamana Gold.

Canadian Malartic propose notamment de verser 2800 $ par année à chaque propriétaire du secteur sud de la ville, situé près de la mine, et 1000 $ à ceux du secteur nord, plus éloigné. Les compensations, non imposables, seraient versées rétroactivement pour les trois dernières années et jusqu'à la fin de l'exploitation. Canadian Malartic a prévu 40 millions pour ces dédommagements.

Un autre engagement

La mine s'engage aussi à mettre au moins 10 millions de côté pour racheter jusqu'à 90 résidences du secteur sud de Malartic, certaines étant à vendre depuis plus de deux ans. Elle tentera de les revendre à des acheteurs qui accepteront de vivre à ses côtés.

« Même si on respecte les normes [de poussière et de bruit], l'impact de la mine n'est pas de zéro, alors c'est pour ça qu'on offre des compensations. On ne veut pas s'acheter un droit de polluer, loin de là », a affirmé jeudi Serge Blais, directeur général de Canadian Malartic, qui était de passage à Montréal pour une campagne médiatique.

La Coalition Québec meilleure mine dénonce les propositions de Canadian Malartic, estimant qu'il faudrait 200 millions pour régler les « problèmes de voisinage » de la mine. Le groupe rappelle que la mine a déjà versé près de 100 millions pour relocaliser 244 résidences et institutions qui étaient sises sur le gisement.

M. Blais a tenu à souligner qu'au cours de la dernière année, la mine a réussi à accroître sa production tout en réduisant les épisodes de bruit intense. Le nombre d'infractions environnementales a chuté de façon importante.

« On reçoit beaucoup moins de lettres, a soutenu Serge Blais. On n'est pas parfaits encore, mais on travaille fort. On dérange beaucoup moins qu'avant. »