Le candidat républicain à la Maison-Blanche Donald Trump a affirmé jeudi être favorable à la construction de l'oléoduc Keystone XL entre le Canada et les États-Unis, abandonné par le président Barack Obama sur fond de craintes environnementales.

«Je l'approuverai à 100% mais je veux de meilleures conditions (...). Je dirai: «les gars, on va vous laisser construire l'oléoduc mais donnez nous une part du gâteau»», a déclaré le magnat de l'immobilier lors d'une conférence de presse à Bismarck, dans le Dakota du Nord (nord).

Après des années de tergiversations, le président Obama avait renoncé en novembre à ce projet visant à transporter le pétrole canadien des sables bitumineux de l'Alberta jusqu'au centre des États-Unis, dans le Nebraska, pour l'acheminer ensuite vers les raffineries américaines du Golfe du Mexique.

Ce projet, soutenu par le Canada, était emblématique du fossé idéologique aux États-Unis sur l'énergie et l'environnement.

«Je veux le voir construit», a affirmé M. Trump, qui a déclaré jeudi avoir réuni le nombre suffisant de délégués pour décrocher l'investiture républicaine pour l'élection du 8 novembre.

Il souhaite toutefois renégocier les termes du contrat avec la société canadienne TransCanada qui devait assurer la construction du projet.

«Je veux une part des bénéfices parce que nous faisons en sorte que ce projet existe via des expropriations et d'autres choses et je veux une partie des bénéfices pour les États-Unis. C'est comme ça qu'on rend l'Amérique de nouveau riche», a assuré M. Trump.

En janvier, la société TransCanada avait annoncé réclamer 15 milliards de dollars au gouvernement américain pour réparer le préjudice lié à l'abandon du projet.

Le républicain a décrit ses propositions énergétiques lors d'un discours à la conférence pétrolière du bassin de Williston.

Étrillant le président Barack Obama pour ses actions de lutte contre le changement climatique, M. Trump s'est engagé à relancer la production de pétrole et de gaz naturel aux États-Unis, notamment en développant les forages sur les terrains fédéraux, afin d'atteindre une «indépendance énergétique américaine».

«Une administration Trump développera un plan énergétique plaçant l'Amérique d'abord», a-t-il déclaré devant des milliers de personnes, s'engageant à «annuler tous les décrets d'Obama destructeurs d'emplois, notamment son plan d'action climatique».

«Nous annulerons l'accord de Paris sur le climat, et cesserons tous les paiements d'argent public américain aux programmes de l'ONU sur le réchauffement climatique», a-t-il dit. Dans le passé, il a qualifié le changement climatique de «canular».

Les producteurs américains de pétrole de schiste ont été malmenés par la chute des cours, mais une partie d'entre eux a fait preuve d'une résistante inattendue. Le secteur essaie désormais de déterminer avec quelle ampleur faire repartir sa production face au rebond enregistré au printemps par le marché pétrolier.