Après une tentative de rebond, les cours du pétrole ont terminé proches de l'équilibre mercredi à New York, freinés par des chiffres hebdomadaires défavorables concernant l'offre américaine, sans réussir à revenir sur un début d'année catastrophique.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en février a pris quatre cents à 30,48 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), restant proche de ses plus bas niveaux depuis décembre 2003.

Le marché, plombé par une surabondance générale dans le monde et qui a perdu près de 20% depuis le début de l'année, avait ouvert en nette hausse, gagnant environ un dollar le baril lors de la première heure et demie d'échanges new-yorkais.

Toutefois, aux États-Unis, «le département de l'Énergie a publié à 15H30 GMT des chiffres qui se sont révélés très défavorables» et le marché s'est replié, a mis en avant Bob Yawger, de Mizuho Securities.

À la recherche de tout indice d'une diminution de l'offre, le marché a subi le coup de l'annonce d'une hausse de 200 000 barils des stocks de brut la semaine précédente, certes minime, mais décevante après que la fédération American Petroleum Institute avait fait miroiter la veille la perspective d'un net déclin dans ses propres estimations.

«En gros, on n'est qu'à sept millions de barils du plus haut niveau historique des stocks de brut», a souligné M. Yawger. «C'est un mauvais signe».

Pire encore, les réserves d'essence ont bondi de plus de huit millions de barils après avoir déjà monté de plus de dix millions la semaine précédente. Sur deux semaines, c'est la plus forte progression jamais enregistrée.

Ces chiffres ont privé les investisseurs d'une lueur d'espoir dans un marché accablé par le niveau élevé de l'offre, que ce soit aux États-Unis, dans l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ou en Russie.

À ce titre, le marché est aussi déprimé «par des rumeurs de plus en plus insistantes sur un afflux très rapide de pétrole iranien (...) comme des sanctions pourraient être levées dès dimanche», a rapporté M. Yawger.

L'un des principaux négociateurs iraniens, Abbas Araghchi, a estimé mercredi que l'accord nucléaire de l'été dernier, conclu avec les grandes puissances, pourrait entrer en vigueur dès cette date.

Selon M. Yawger, le poids de cette actualité internationale avait davantage d'influence sur le cours du Brent, référence européenne du brut, qui a baissé mercredi, que sur le WTI qui est parvenu à grand-peine à se maintenir dans le vert.

«Le marché ne peut pas éternellement baisser chaque jour», a commenté Kyle Cooper de IAF Advisors, ne voyant toutefois aucune raison objective à la relative résistance du WTI.