Les prix du pétrole reculaient légèrement lundi en cours d'échanges européens, dans un marché sans grand entrain mais toujours focalisé sur l'excédent mondial d'or noir.

Vers 6h30 (heure de Montréal), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 49,32 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 13 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre perdait 39 cents à 42,11 dollars. Le cours du baril de WTI était tombé vendredi en début d'échanges asiatiques à 41,35 dollars, un nouveau plus bas depuis début mars 2009.

Le marché de l'or noir, plombé par des fondamentaux baissiers, a été conforté dans sa déprime par le décompte des puits de forage en activité aux États-Unis donné par la société de services pétroliers Baker Hughes vendredi, qui a montré une légère augmentation du nombre de puits (+2 unités).

«Les derniers rapports mensuels de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), du ministère américain de l'Énergie et de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) sont tous baissiers», commentaient les analystes de PVM.

Selon leur analyse des trois rapports, avec une production de l'OPEP qui atteint les 32 millions de barils par jour (mbj) les experts de PVM estiment que le surplus de stocks de pétrole s'élèvera à 1,84 mbj au dernier semestre 2015 et à 1,7 mbj en 2016.

La production de l'OPEP pourrait même atteindre les 33 mbj au début de l'année prochaine, soulignait Ole Hansen de Saxo Bank.

«La stratégie observée chez les producteurs ces derniers mois a été d'augmenter la production pour contrebalancer les effets des bas prix sur leur bilan comptable», notaient les analystes de JBC Energy.

Même les producteurs de pétroles dits chers à produire ont fait grimper leur offre. Le canadien Suncor par exemple, qui produit un tiers du pétrole issu de sables bitumineux dans le pays, a augmenté sa production en compensant en partie les bas prix en baissant leurs coûts opérationnels. Ils ont également profité de la diminution des prix de l'énergie, notamment de ceux du gaz naturel.

Et si la demande a montré des signes concrets d'amélioration en réponse à la baisse des cours et devrait continuer à progresser en 2016, sa croissance ne suffira pas à éponger l'excédent d'offre.