Le pétrole a rechuté mercredi à New York, pénalisé par l'annonce d'une nouvelle hausse des stocks de brut aux États-Unis et le rebond du dollar, se rapprochant encore de ses plus bas niveaux de l'année.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a perdu 1,67 dollar à 49,19 dollars sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), clôturant sous la barre des 50 dollars pour la première fois depuis le 2 avril.

Le ministère de l'Énergie a confirmé en matinée ce que laissait prévoir l'association professionnelle API dès mardi soir: une forte augmentation des réserves de pétrole brut (+2,5 millions de barils) aux États-Unis, alors que les experts de Bloomberg avaient tablé en moyenne sur un reflux. En outre le terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma), qui sert de référence au WTI, se remplit de plus en plus (+800 000 barils).

Globalement, «le marché est très négatif pour le moment», a déclaré John Kilduff, chez Again Capital, notant que les investisseurs semblent aussi perdre espoir de voir baisser la production pour rééquilibrer un peu l'offre et la demande.

La production américaine n'a enregistré qu'un déclin insignifiant de 4000 barils par jour pour la semaine terminée le 17 juillet, alors que la baisse du nombre de puits de pétrole en activité annoncée vendredi dernier par la société Baker Hughes pouvait laisser espérer une baisse plus importante.

Enfin Teddy Sloup, chez iiTrader.com, a noté que les cours restaient tributaires du niveau de dollar, avec une corrélation bien plus marquée que pour les autres matières premières.

Or, autant un reflux passager du dollar mardi avait permis aux cours du brut de se redresser un peu, autant mercredi le dollar repartait en hausse, renvoyant le brut à la baisse.

M. Sloup a relevé que le contrat de septembre était désormais au plus bas, après avoir déjà été plombé en janvier et en mars. «Je crois qu'on va arriver à 47 ou 46 dollars dans les jours qui viennent», a-t-il dit, jugeant le marché «très faible».

Selon Tim Evans, chez Citi, le franchissement du seuil de 50 dollars pourrait avoir «un impact psychologique, aidant les partisans d'une hausse à abandonner leurs positions ou au moins à s'abstenir d'acheter».

Le niveau le plus bas atteint par un contrat de référence du WTI remonte au 17 mars, quand il avait terminé à 43,46 dollars.