Le pétrole a légèrement rebondi mardi à New York après quatre séances de baisse, encouragé par le repli du dollar alors que les investisseurs attendaient les nouveaux chiffres hebdomadaires du gouvernement américain sur les stocks et la production de brut aux États-Unis.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août, dont c'était le dernier jour de cotation, a pris 21 cents à 50,36 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a gagné 39 cents à 57,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Le marché avait sans doute un peu trop vendu ces derniers jours, et puis le dollar a apporté un soutien», a déclaré Phil Flynn, chez Price Futures Group.

Mais Tim Evans, chez Citi, a souligné que «pour le moment il n'y a pas d'argument pour défendre une remontée durable, vu le surplus d'offre par rapport à la demande, avec des membres clé de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) qui semblent toujours plus attachés à défendre leurs parts de marché qu'à maîtriser l'offre excessive pour soutenir les prix».

Les investisseurs se préparaient à découvrir en soirée les chiffres de l'association professionnelle API, avant les chiffres officiels du gouvernement américain mercredi.

«Deux choses pourraient soutenir les cours», a expliqué Carl Larry, chez Frost & Sullivan: «soit que les stocks de brut baissent, soit que la production de pétrole de schiste continue à décliner».

Selon des estimations médianes des experts interrogés par l'agence Bloomberg, les stocks américains de brut auraient baissé de 2 millions de barils la semaine achevée le 17 juillet.

Lundi, le baril de WTI était passé en séance sous le seuil des 50 dollars pour la première fois depuis début avril, lesté par la solidité du dollar, et par la perspective d'un afflux à moyen terme de pétrole iranien.

Selon M. Larry, «désormais nous sommes à un niveau plancher, il n'y a pas beaucoup d'actualité qui pousse les cours à la hausse ou à la baisse».

«Du point de vue des investisseurs, les prix sont très attractifs. Le marché était survendu, la barrière des 50 dollars (pour le WTI, NDLR) a été bien défendue», a estimé pour sa part Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.

Mais M. Flynn de son côté estimait que le pétrole était emporté dans un contexte déflationniste général pour les matières premières, particulièrement marqué pour l'or, qui est passé provisoirement lundi sous le seuil psychologique des 1100 dollars l'once, pour la première fois depuis plus de cinq ans.

Dans ce contexte, le pétrole peut facilement perdre son élan.

D'ailleurs, le marché était encore en baisse quelques minutes avant la clôture à New York, sous l'influence, selon M. Flynn, du marché de l'essence.

Les cours de l'essence ont en effet baissé mardi à la suite d'informations selon lesquelles des pannes constatées récemment dans des raffineries avaient été réparées, a-t-il expliqué.