Les syndiqués de Rio Tinto Alcan dans plusieurs usines ont entériné dans une proportion de 95 % l'entente de principe qui était intervenue avec leur employeur.

L'entente touche 1300 travailleurs dans les bureaux et les usines, à Jonquière, Laterrière, Beauharnois et Roberval-Saguenay. Ce sont neuf unités d'accréditation du syndicat Unifor.

L'entente de principe touche les salaires et, surtout, le régime de retraite dont il fallait assurer la pérennité, tant pour les employés actuel que futurs, a expliqué en entrevue vendredi Gilles Bellemare, représentant national du syndicat Unifor au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Le régime de retraite, lui, concerne 2700 employés actifs et 6400 non actifs. D'autres syndiqués doivent donc se prononcer à ce sujet.

Le syndicat se réjouit du fait que malgré le contexte difficile pour l'industrie de l'aluminium, il a réussi à tirer son épingle du jeu en préservant le régime de retraite. Ainsi, l'actuel régime à prestations déterminées sera maintenu pour les employés actuels. Et les nouveaux employés bénéficieront d'un nouveau régime, aussi à prestations déterminées, avec le même niveau de bénéfices, mais d'un type différent, puisqu'il sera garanti et géré par le syndicat plutôt que par l'employeur.

«La crainte qu'on avait, c'est d'avoir des régimes qui étaient différents, un régime à deux vitesses, soit un régime traditionnel pour les anciens et un régime à cotisations déterminées pour les nouveaux. Ça, ça crée des frictions au niveau des membres et ça crée un déséquilibre. Et ça peut être considéré comme une clause orphelin par certains. L'enjeu principal, c'était donc ça: d'avoir un régime à prestations déterminées, qui donne l'équivalence en termes de bénéfices à la retraite. Et ça, on l'a obtenu, alors les syndicats sont très satisfaits de ça», a commenté M. Bellemare.

Pour ce qui est des salaires, le principe, déjà en vigueur, d'établir une comparaison avec une dizaine d'autres grandes alumineries et entreprises a été maintenu. Dans le passé, cette formule a permis des augmentations de salaire de 2,8 ou 2,7 %, en moyenne, a rapporté M. Bellemare.

«À chaque année, il y a un comité qui s'assoit. Sur la base des comparables, des études du marché, il y a une analyse qui se fait. Et ça fonctionne bien. Depuis plusieurs années, les parties se sont toujours entendues» sur cette question des salaires, a-t-il relaté.

L'entente concernant le régime de retraite vaut jusqu'en 2022; celle touchant le reste de la convention collective vaut jusqu'en 2020, a-t-il précisé.

Le syndicat espère aussi qu'avec cette importante entente ratifiée en poche, cela contribuera à convaincre Rio Tinto Alcan de continuer à investir dans la région à moyen et long termes. «En signant cette convention-là, c'est sûr que ça aide l'employeur, parce qu'il a une stabilité au niveau opérationnel qui va permettre - on le pense et on l'espère - des investissements. Il y a des conventions qui se signent; il y a de bonnes ententes qui sont faites, mais il faut qu'éventuellement, il y ait un futur pour la région», a commenté M. Bellemare.

Unifor, affilié à la FTQ, est issu du regroupement du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP) et de celui des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA); il représente 305 000 syndiqués au Canada, dont 55 000 au Québec.