Produits forestiers Résolu (T.RFP) a obtenu un sursis d'un an pour l'aider à conserver sa certification du Forest Stewardship Council (FSC) sur des parterres de coupes au Lac-Saint-Jean.

Ce nouveau délai permettra au gouvernement Couillard de régler les dossiers de la protection du caribou et du litige territorial entre les Cris et les Innus sur ces 3,2 millions d'hectares de forêt boréale.

La demande avait été effectuée conjointement par Résolu, FSC Canada et FSC International auprès de l'auditeur indépendant Rainforest Alliance tout juste avant l'échéance du certificat, prévue jeudi.

«C'est un message très fort, a affirmé le porte-parole de l'entreprise, Karl Blackburn, en entrevue téléphonique. Cela prouve que les éléments (à l'origine de la suspension de la certification) ne relèvent pas de nos activités forestières.»

Rainforest Alliance espère que ce «dernier» sursis procurera aux parties impliquées le temps nécessaire pour dénouer l'impasse, a fait savoir son vice-président principal, Richard Donovan, par voie de communiqué. FSC Canada n'a pas réagi.

Même s'il estime que les discussions ne sont pas toujours «positives» entre le gouvernement Couillard et les Premières Nations, M. Blackburn croit que les litiges en cours finiront par se régler.

De son côté, un porte-parole de Greenpeace, Richard Brooks, qui s'est dit «surpris» de cet octroi de prolongation, a dit espérer que Résolu travaillera de «manière collaborative afin de renforcer ses pratiques forestières».

Le groupe écologiste affirme qu'en 2013, Rainforest Alliance avait relevé de «nombreux manquements» aux exigences des normes FSC, dont l'insuffisante protection des espèces menacées et le manque de mesures visant à conserver les forêts anciennes.

Résolu a souvent critiqué Greenpeace dans le passé en affirmant que ses pressions étaient à l'origine de la perte de son certificat. Cela avait entre autres incité le géant du détail Best Buy à cesser de s'approvisionner en papier auprès de l'entreprise pour ses circulaires.

En mars dernier, le président et chef de la direction de Résolu, Richard Garneau, avait en partie attribué la fermeture d'une machine à papier à son usine d'Alma en raison des campagnes de «désinformation» menées par les écologistes. Cette décision avait provoqué la perte de 85 emplois.

De passage à Roberval pour une annonce économique, le premier ministre Philippe Couillard, accompagné de son ministre des Forêts, Laurent Lessard, s'est réjoui de ce délai, affirmant qu'il s'agissait d'un pas dans la bonne direction.

«Les nouvelles sont bonnes, a-t-il dit. Les conversations avec les Cris sont presque terminées. Elles se poursuivent avec les Innus. C'est un soupir de soulagement pour l'industrie et la région. On voit la solution apparaître.»

Québec avait retenu les services de l'ex-premier ministre péquiste Lucien Bouchard pour agir en tant que médiateur dans ce dossier.

En dépit de la controverse entourant la certification de Résolu au Lac-Saint-Jean, l'entreprise a souvent rappelé qu'elle détenait toujours des certifications sur la Côte-Nord, en Mauricie ainsi que dans le Nord-du-Québec.

Plus tôt cette année, l'entreprise avait réglé à l'amiable une poursuite de 400 000 $ intentée contre Rainforest Alliance relativement à la vérification de ses activités forestières dans le nord de l'Ontario.

Spécialisée dans les secteurs du papier journal, des pâtes et papiers ainsi que des produits du bois, Résolu possède ou exploite quelque 40 usines au Canada, aux États-Unis ainsi qu'en Corée du Sud.