La poursuite des activités du centre de coulée de l'usine de Shawinigan de Rio Tinto Alcan (RTA) et le maintien des emplois dépendront de l'obtention de tarifs d'électricité préférentiels, prévient l'éventuel repreneur des installations.

Il s'agit d'une des principales demandes formulées par Sotrem, une des deux entreprises d'un consortium saguenéen, dans son inscription au Registre des lobbyistes, dont le contenu a été dévoilé lundi.

L'entreprise affirme qu'elle doit conserver les mêmes tarifs d'électricité afin de demeurer concurrentielle. En entrevue, son président, Michel Boudreault, précise que cet aspect du dossier pourrait faire en sorte «qu'il y ait un projet ou pas».

«L'idéal, ça serait de rester comme (RTA), a-t-il indiqué. Je pense qu'il reste deux ans au contrat concernant le tarif d'Hydro-Québec. Nous demandons une prolongation pour au moins 10 ans.»

Le président de Sotrem - qui ignore les détails entourant la tarification dont bénéficiait Rio Tinto Alcan - est confiant d'obtenir rapidement une réponse, puisque «Hydro-Québec et Québec se parlent beaucoup là-dessus» et que la collaboration semble «bonne».

De son côté, RTA n'a pas fourni de détails concernant ses tarifs avec Hydro-Québec, puisqu'il s'agit de négociations qui ne concernent pas l'entreprise, a indiqué une porte-parole, Claudine Gagnon.

Sotrem espère également obtenir un prêt sans intérêt de 3 millions $ auprès d'Investissement Québec (IQ), notamment pour acheter de l'équipement pour son projet de centre de coulée.

«Ce n'est pas une subvention, c'est un prêt qu'on demande alors ils (IQ) doivent prendre le temps de l'analyser», a observé M. Boudreault, lorsque questionné sur ses chances d'obtenir le montant de 3 millions $.

Les autres demandes concernent l'obtention d'un certificat d'autorisation en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement ainsi que des négociations avec les autorités de Shawinigan en lien avec l'eau potable ainsi que les taxes municipales.

Sotrem précise que ces demandes visent à «garder un prix concurrentiel sur le marché qui favorise le développement de l'entreprise».

Rio Tinto Alcan avait annoncé en novembre 2013 la fermeture de ses activités d'électrolyse à ses installations situées en Mauricie, mais la multinationale s'est engagée à y maintenir celles de coulée jusqu'au 31 décembre prochain pour tenter de trouver un repreneur.

En vertu d'une entente d'exclusivité annoncée l'hiver dernier, RTA négocie avec le consortium formé de Sotrem et du fonds d'investissement Pluri-Capital, qui désire maintenir les quelque 75 emplois dans la région.

M. Boudreault dit en être dans les «dossiers finaux» et est confiant de voir le transfert des activités survenir d'ici la fin du mois de novembre.

Le président de Sotrem a reconnu que les récentes mauvaises nouvelles qui ont frappé la région de Shawinigan - comme la fermeture de l'usine Laurentide de Produits forestiers Résolu - semblent avoir sensibilisé le gouvernement Couillard.

«C'est toujours un petit peu plus long (que prévu), mais les dossiers avancent bien, a-t-il indiqué. Le monde est à l'écoute. Les gouvernements veulent que ça avance. C'est plus de 75 emplois que nous allons conserver.»

M. Boudreault prévient toutefois qu'une entente doit être conclue très prochainement puisque le consortium doit procurer certaines garanties s'il désire conserver les clients qui font actuellement affaire avec RTA.

«Les clients commencent dès la mi-septembre à négocier leurs contrats pour l'année 2015, a expliqué le dirigeant de Sotrem. Rio Tinto Alcan doit être en mesure de leur dire s'il va y avoir un repreneur ou pas.»

Selon lui, tous les clients concernés sont «intéressés à rester», à condition qu'il «y ait un projet».

Sotrem affirme qu'elle est spécialisée dans la transformation de l'aluminium depuis 25 ans, alors que Pluri-Capital est un regroupement d'entreprises manufacturières de divers secteurs qui génère un chiffre d'affaires annuel d'environ 200 millions $.