Les cours du pétrole ont reculé mardi à New York du fait de prises de bénéfices et d'un apaisement des tensions en Libye, le marché anticipant une nouvelle hausse des stocks de brut aux États-Unis.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre a décru de 48 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour clôturer à 98,20 dollars.

«Certains investisseurs ont engrangé des bénéfices après le rebond de la veille, alimenté par des craintes sur la Libye qui étaient sans doute exagérées», souligne David Bouckhout, analyste à TD Securities.

Les tensions en Libye se sont apaisées après un mouvement de protestation d'habitants de la région d'Oubari, au sud du pays. Ceux-ci ont bloqué lundi la production du puits pétrolier d'al-Charara (330 000 b/j) pour protester contre la marginalisation dont ils s'estiment victimes et réclamer une plus juste répartition des revenus pétroliers.

Après des négociations menées par le ministère du Pétrole, les protestataires ont promis de lever leur blocus, selon le porte-parole de la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC).

«Les intervenants aux États-Unis se préparent aussi à des données sur les stocks (de brut) qui devraient montrer une nouvelle hausse», observe Timothy Evans, de la banque Citi. Le département américain de l'Énergie publie mercredi matin son rapport hebdomadaire sur les stocks dans le premier pays consommateur d'or noir.

«En même temps, relativise David Bouckhout, on s'attend à ce que ce rapport fasse état d'une réduction des opérations de maintenance saisonnières sur certaines plateformes, ce qui devraient permettre de contenir la hausse des quantités de pétrole non raffiné». Les opérations de maintenance menées en cette saison, notamment dans le golfe du Mexique, ont pour effet de ralentir les opérations de transformations et donc d'accroître les stocks de brut.

Par ailleurs, les investisseurs attendent la décision du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui se réunit mardi et mercredi.

«On verra si la Fed maintient sa politique accommodante, ce à quoi les investisseurs s'attendent étant donné l'impact de la fermeture des services publics américains (les deux premières semaines d'octobre, NDLR) sur la croissance», estime Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Destinées à soutenir la reprise économique, les injections de liquidités de la Fed, à hauteur de 85 milliards de dollars par mois, ont tendance à encourager les achats d'actifs risqués, comme les matières premières.