Les cours du pétrole restaient en baisse jeudi en fin d'échanges européens, les investisseurs reprenant leur souffle après l'envolée des cours des jours précédents, mais restant attentifs à la situation en Syrie.

Vers 16 h GMT (12 h à Montéral), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 115,92 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 69 cents par rapport à la clôture de mercredi. Le cours du baril de Brent était monté mercredi à 117,34 dollars, son niveau le plus élevé depuis fin février.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance perdait 94 cents, à 109,16 dollars. Le WTI avait atteint mercredi 112,24 dollars en cours d'échanges européens, son plus haut niveau en séance depuis début mai 2011, avant de terminer à 110,10 dollars, son niveau de clôture le plus élevé depuis la même date.

«Les marchés restent nerveux, s'inquiétant de l'imminence d'une frappe militaire menée par les États-Unis et le Royaume-Uni contre les forces (du président syrien) Bachar al-Assad en représailles à de récentes attaques chimiques (présumées) contre des populations civiles», commentait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.

Le président des États-Unis Barack Obama a affirmé mercredi ne pas avoir pris de décision sur une éventuelle intervention, se contentant d'évoquer un «coup de semonce», tandis que Londres a dit vouloir attendre l'enquête de l'ONU sur l'attaque chimique.

Les alliés russe et iranien de Damas ont de leur côté mis en garde contre une déstabilisation de l'ensemble de la région.

«Dans l'ensemble, les inquiétudes principales (sur les marchés) portent sur le fait qu'une frappe militaire risque d'ouvrir la boîte de Pandore et de faire se propager les problèmes» géopolitiques, risquant d'avoir un impact négatif sur l'offre d'or noir en provenance du Moyen-Orient, expliquait Michael Hewson, CMC Markets.

Cependant, pour les analystes du cabinet viennois JBC Energy, le net recul des cours jeudi pourrait être un signe du fait que «le marché a (ces derniers jours) réagi un peu trop fortement au brouhaha autour de la Syrie».

De plus, l'offre d'or noir reste abondante, notamment aux États-Unis (le plus gros consommateur de pétrole au monde), comme l'a montré la hausse inattendue des stocks américains de brut la semaine dernière.

Selon des chiffres diffusés mercredi, les réserves de brut se sont étoffées de 3 millions de barils contre un recul de 300.000 barils attendu par les analystes.

Par ailleurs, l'appréciation du dollar, renforcée par une révision à la hausse de la croissance américaine pour le deuxième trimestre, pesait sur les cours du pétrole, notait Fawad Razaqzada, analyste chez GFT Markets.

La force du billet vert renchérit les achats d'or noir, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.