Les cours du pétrole ont poursuivi leur envol mardi à New York, atteignant de nouveaux sommets depuis mai 2012 dans un contexte de crise en Égypte et à la veille des chiffres sur les stocks de brut américains.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août s'est apprécié de 39 cents à 103,53 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), son plus haut niveau en clôture depuis le 2 mai 2012.

Après avoir marqué une légère pause à l'ouverture, les prix du baril de brut texan coté à New York ont été dopés par un regain d'intérêt de la part des acheteurs, dans un contexte géopolitique tendu au Moyen-Orient.

«Personne ne veut être pris au piège d'un positionnement trop baissier quand l'on voit la situation en Égypte», a expliqué Rich Ilczyszyn, de iiTrader.com.

Depuis le renversement du président Mohamed Morsi par l'armée la semaine dernière, les violences entre camps rivaux se sont accrues, culminant lundi matin avec la mort d'au moins 51 personnes, lors d'une manifestation pro-Morsi devant le siège de la Garde républicaine au Caire.

Les Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, s'opposent à la transition prévue par la présidence intérimaire, qui a annoncé lundi soir l'organisation d'élections législatives d'ici début 2014.

La direction du gouvernement de transition a été confiée mardi à l'économiste Hazem al-Beblawi tandis que le Prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei, figure de l'opposition laïque un temps pressenti pour devenir premier ministre, a été nommé vice-président en charge des relations internationales.

L'Égypte n'exporte pas de pétrole mais dispose, en plus du canal de Suez, d'un important réseau d'oléoducs et se situe ainsi au coeur de l'acheminement du brut d'Afrique du Nord et de la région du Golfe.

Dans ce contexte, les prix ont dépassé le seuil psychologique des 103 dollars le baril, déclenchant une nouvelle vague d'achats techniques de la part des fonds spéculatifs, a expliqué M. Ilczyszyn.

L'or noir a également bénéficié de l'anticipation par le marché d'une nouvelle baisse des réserves de brut aux États unis à la veille de la sortie d'un rapport hebdomadaire des autorités américaines, a relevé Matt Smith, de Schneider Electric.

Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les stocks de brut devraient avoir chuté de 2,9 millions de barils la semaine dernière.

Surprenant le marché, le département américain de l'Énergie avait fait part mercredi dernier d'un plongeon de plus de 10 millions de barils de ces stocks pour la semaine achevée le 28 juin.