Les cours du pétrole ont fini en légère baisse lundi à New York. Les investisseurs ont fait preuve de prudence devant des indicateurs décevants en Chine, le deuxième consommateur mondial de brut, et ont repris leur souffle après une avancée solide en fin de semaine dernière.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet a reculé de 26 cents à 95,77 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Même si la baisse n'est pas flagrante, les investisseurs commencent à s'inquiéter pour la Chine», a remarqué Bart Melek de TD Securities.

Pékin a en effet publié cette fin de semaine de nouveaux indicateurs jugés décevants par les experts.

La hausse de la production industrielle s'est établie en mai à 9,2% sur un an, contre 9,3% en avril. La hausse des prix à la consommation a ralenti à 2,1% sur un an en mai, contre 2,4% en avril, a rapporté le Bureau national des statistiques (BNS).

Les importations de pétrole de la Chine en mai ont aussi déçu. Bien qu'atteignant un plus haut en quatre mois, elles sont inférieures de 6% à la même période de l'année dernière.

«Même si ces indicateurs ne sont pas si mauvais en soi, ils se conjuguent à d'autres chiffres pas terribles, comme ceux de la production manufacturière, et amènent les investisseurs à s'interroger sur l'évolution de la croissance chinoise dans les mois à venir», a relevé M. Melek.

Pour Robert Yawger de Mizuho Securities USA, les courtiers ont aussi procédé à des prises de bénéfice après la forte progression des cours vendredi.

Stimulé par l'annonce en mai de créations d'emplois aux États-Unis supérieures aux attentes des analystes, le prix du baril de brut à New York était alors monté jusqu'à 96,39 dollars.

«On fait face à des difficultés dès qu'on approche de la barre des 97 ou 98 dollars», a remarqué M. Yawger. «Trois fois depuis début avril, on a évolué entre 97 et 98 dollars, et à chaque fois, le marché a échoué à passer au-delà. Aussi les courtiers retirent leur position quand on se trouve près de ces niveaux», a-t-il noté.

Le recul des cours du brut a toutefois été limité par la montée des tensions entre le Soudan et le Soudan du Sud «alors que les deux pays se rapprochent de la confrontation après la décision par le Soudan de ne plus autoriser le transit du pétrole sud-soudanais sur son sol», a ajouté M. Yawger.

Or Juba, qui produit selon lui environ 350 000 barils de pétrole par jour, n'a pas d'autre option pour vendre son or noir que de passer par le Soudan.