Les cours des métaux industriels au London Metal Exchange (LME) ont tous glissé cette semaine à leurs plus bas niveaux depuis début septembre, alors que des résultats d'entreprises décevants et des indicateurs mitigés avivaient les inquiétudes sur l'économie mondiale.

Les prix des métaux ont accentué le repli des semaines précédentes : nickel, étain et plomb ont ainsi chuté de jusqu'à 15% depuis début octobre, tandis qu'aluminium et zinc abandonnait environ 13% depuis la mi-septembre.

«S'il n'y a pas un unique facteur pour expliquer l'atmosphère morose qui domine récemment les marchés des matières premières, il faut quand même distinguer le fort impact d'une piètre performance des places boursières américaines», a expliqué Edward Meir, analyste du courtier INTL FCStone.

Les Bourses étaient sous le coup d'une salve de publications trimestrielles décevantes des grands groupes américains : le premier constructeur mondial d'engins de chantier Caterpillar, le chimiste DuPont ou encore le conglomérat 3 m mardi, ont tous révisé à la baisse leurs prévisions pour l'année.

Au Brésil, la compagnie minière Vale affichait un bénéfices en chute de 66% au troisième trimestre, pointant une demande mondiale de matières premières terne.

Mercredi, la publication par la banque HSBC d'un indicateur PMI montrant une contraction moins forte qu'attendu en octobre de l'activité manufacturière en Chine, premier pays consommateur de métaux, n'a pas suffi à rasséréner les investisseurs.

«Les derniers indicateurs confortent l'espoir que l'économie chinois a au moins atteint un plancher mais il ne faut pas s'attendre à la voir rebondir fortement dans l'immédiat», ont tempéré les analystes de la banque suédois SEB.

Selon eux, «un choc positif dans la demande de métaux (de la Chine) est improbable, ses dirigeants n'exprimant aucun souhait de réitérer les aides massives à l'économie réalisées en 2009», d'autant plus à quelques semaines d'une transition cruciale au pouvoir à Pékin.

La zone euro, où l'Espagne se montre toujours aussi réticente à recourir à un secours financier extérieur, continue par ailleurs d'alarmer les opérateurs.

«Avec les incertitudes entourant le prochain budget américain (et l'élection présidentielle dans le pays), une Europe toujours sur des charbons ardents, et une Chine dans les limbes avant la transition politique, il se pourrait que le marché des métaux se maintienne dans une situation attentiste» pour encore quelque temps, a souligné William Adams, analyste de Fast Markets.

Toutefois, «on pourrait bien voir les cours remonter d'ici à décembre, à mesure que seront levées les inconnues politiques aux États-Unis et en Chine. De meilleures perspectives économiques pourraient aussi aider et le PIB américain publié vendredi est certainement un pas dans la bonne direction», a estimé M. Meir.

La croissance américaine a ainsi progressé de 2,0% au troisième trimestre, meilleur qu'attendu mais encore insuffisamment pour faire reculer durablement le chômage.

Le cuivre est tombé vendredi à 7756$ la tonne, l'aluminum à 1921$, le nickel à 15 905$, le plomb à 1979$ et l'étain à 19 850$, leurs plus bas niveaux depuis début septembre. Le zinc a quant à lui glissé à 1822,25$ la tonne, un niveau plus vu depuis fin août.

Selon l'Institut international de l'aluminium (IAI), la production mondiale d'aluminium a reculé de 3,7% sur un mois en septembre, à 3,73 millions de tonnes, avec notamment un recul marqué en Chine.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7817$ vendredi contre 8115$ une semaine plus tôt.

L'aluminium valait 1936$ la tonne contre 1997$.

Le plomb valait 2012$ la tonne contre 2142$.

L'étain valait 19 990$ la tonne contre 21 650$.

Le nickel valait 16 180$ la tonne contre 17 080$.

Le zinc valait 1839$ la tonne contre 1905$.