Le prix de l'or a repris cette semaine son ascension, dans un marché toujours soutenu par la politique accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed), et également aidé par des propos encourageants jeudi de la Banque centrale européenne (BCE) sur la zone euro.    

Après avoir engrangé près de 170 dollars (+10%) en l'espace d'un mois, le cours de l'once d'or avait fait une pause lors de la dernière semaine de septembre, mais ce fléchissement n'aura pas duré très longtemps.

«La confirmation mi-septembre d'une nouvelle phase d'assouplissement monétaire par la Réserve fédérale américaine (Fed), avec des rachats d'actifs sans limite dans le temps, est résolument positive pour le cours de l'or», a expliqué Anne-Laure Tremblay, analyste de BNP Paribas.

De fait, les injections par la Fed de liquidités dans l'économie contribuent à diluer la valeur du dollar -- rendant plus attractifs les achats d'or libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. Elles tendent également à alimenter les tendances inflationnistes, alors que l'or est traditionnellement considéré comme un bouclier efficace contre l'inflation.

Le prix du métal jaune a ainsi repris son ascension cette semaine, se hissant jeudi à 1796,10 dollars, un sommet depuis près de onze mois. Vendredi, l'once d'or se transigeait à 1783$ (-14$), vers 13h30.

Ce nouveau renforcement du prix du métal jaune «a été accentué par les commentaires encourageants de la Banque centrale européenne (BCE)», qui étaient de nature à apaiser les craintes des opérateurs sur la zone euro, et revigorant la monnaie unique face au dollar, a noté Caroline Bain, analyste du cabinet londonien EIU.

«Un autre facteur soutient également le marché de l'or, ce sont les mouvements sociaux persistants en Afrique du sud, qui paralysent le secteur minier du pays», quatrième producteur aurifère mondial, a ajouté Mme Bain.

De plus, signe de l'appétit toujours solide des investisseurs spéculatifs, le plus gros fonds d'or coté dans le monde, SPDR Gold Trust, a vu le niveau de ses participations s'élever jeudi soir à 1333,44 tonnes, un sommet historique, contre 1320,78 tonnes une semaine auparavant.

Cependant, à plus long terme, la direction du prix du métal jaune «dépendra grandement de l'environnement économique et en particulier de la situation du marché de l'emploi américain», a précisé Anne-Laure Tremblay.

Les investisseurs y sont d'ailleurs d'ores et déjà attentifs: vendredi, après l'annonce d'une baisse inattendue en septembre du taux de chômage aux États-Unis, à son plus bas niveau depuis janvier 2009, le cours de l'once d'or s'est effondré de 20 dollars en quelques minutes... avant de se reprendre complètement une demi-heure plus tard.

Ce rapport sur l'emploi «ne constitue probablement pas encore l'amélioration ''nettement'' du marché de travail visée par la Fed», a noté Paul Ashworth, analyste de Capital Economics.

Par contre, «si (cette) tendance se poursuit et que le taux de chômage continue de diminuer», elle pourrait amener la banque centrale à limiter ses rachats d'actifs -- et ainsi limiter le soutien que ces derniers apportent à l'or --, a expliqué M. Ashworth.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé vendredi à 1784 dollars au fixing du soir contre 1776 dollars le vendredi précédent.