Les cours du pétrole ont terminé en baisse à New York lundi, dans un marché moins inquiet de l'impact du passage de la tempête tropicale Isaac sur les infrastructures pétrolières dans le golfe du Mexique.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre a perdu 68 cents à 95,47 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Les inquiétudes (pour la production de brut) à propos de la tempête Isaac se sont un peu atténuées», a expliqué John Kilduff, analyste chez Again Capital.

«Il semble qu'elle ne soit pas assez forte pour créer des dégâts très importants aux infrastructures énergétiques», a-t-il ajouté, notant que l'événement météorologique pourrait se transformer en un «non-événement».

La tempête tropicale Isaac, dont les vents atteignaient plus de 100 km/h en rafale, se rapprochait des États de l'Alabama, de la Louisiane et du Mississippi, où les autorités ont décrété dimanche l'état d'urgence, selon le Centre américain de surveillance des ouragans (NHC).

Elle devrait se transformer en ouragan «avant d'atteindre la côte du golfe du Mexique», a précisé l'agence dans son bulletin de 18H00 GMT.

Isaac se trouvait lundi à 18H00 GMT à 410 km au sud-sud-ouest d'Apalachicola, dans le nord de la Floride, et à 450 km au sud-est de l'embouchure du fleuve Mississippi, selon le NHC.

Vers 12H00 GMT, le centre notait que l'oeil de la tempête était «un peu moins dispersé».

Le Bureau of Safety and Environmental Enforcement, l'agence américaine qui assemble les données fournies par les grands groupes pétroliers, a indiqué lundi qu'environ 78% de la production journalière de brut du golfe du Mexique avait été arrêtée par précaution.

Même si elle n'est pas aussi intense que prévu, la tempête a aussi des répercussions sur les capacités de raffinage de la région.

«Douze raffineries représentant 16% des capacités de raffinage américains sont sur la trajectoire de la tempête», a détaillé Andy Lipow, analyste à Lipow Oil Associates, basé à Houston (Texas, sud).

À 13H00 locales (18H00 GMT), quatre raffineries avec une capacité de 1,1 million de barils par jour avaient fermé et plusieurs autres «avaient abaissé leur taux d'utilisation en prévision de la tempête», a-t-il ajouté.

«En conséquence, la demande de brut par ces raffineries baisse», faisant reculer les cours, a-t-il expliqué, notant que les prix des produits raffinés étaient eux en hausse.

Face aux éventuels problèmes d'approvisionnement, les spéculations sur une possible utilisation des réserves stratégiques de pétrole des États-Unis étaient de nouveau relancées dans la presse américaine, apaisant les craintes d'un manque important de brut.

«Quand nous avons eu par le passé des problèmes d'approvisionnement liés à un ouragan, le gouvernement a prêté du pétrole brut aux raffineries, pour un remboursement ultérieur», a noté M. Lippow. «C'est une option qui pourrait très bien se réaliser de nouveau.»