Les «bénéfices» que dit tirer Hydro-Québec de la suspension forcée des activités de la centrale thermique de Bécancour ne cessent de diminuer.

C'est ce que révèle un document déposé la semaine dernière par Hydro devant la Régie de l'énergie.

La centrale de 550 mégawatts, qui appartient au géant albertain TransCanada [[|ticker sym='T.TRP'|]], a bien peu servi depuis son entrée en service, en 2006.

En raison d'importants surplus d'électricité, Hydro-Québec n'a pas besoin de cette capacité et verse chaque année à TransCanada des indemnités tournant autour de 200 millions $ pour que l'entreprise suspende les activités de la centrale.

Cette somme est composée d'une première portion de quelque 150 millions $ représentant le coût du capital engagé par TransCanada à Bécancour. L'autre portion fluctue en fonction des prix du gaz naturel, combustible utilisé par la centrale. Depuis 2008, elle a oscillé entre 47 et 59 millions $ par année.

Hydro doit déterminer chaque année s'il est plus rentable de dédommager TransCanada pour maintenir la suspension des activités de la centrale ou de revendre l'électricité qui pourrait y être produite.

Pour l'année 2011, Hydro prévoyait que la suspension entraînerait un «bénéfice» de 70,5 millions $ par rapport au scénario de la revente. Or, en raison notamment de la chute des prix du gaz naturel, l'avantage a fondu à 28,6 millions $, une dégringolade de 41,8 pour cent.

Pour l'année 2012, le bénéfice de 44,2 millions $ prévu en juin 2011 n'atteint plus que 29,3 millions $ selon les plus récentes projections. Et en 2013, Hydro anticipe que le bénéfice de la suspension reculera une fois de plus pour atteindre 21,5 millions $.

Il est important de préciser que ces calculs de bénéfices ne tiennent pas compte de la somme annuelle de 150 millions $ représentant le coût du capital.

Par ailleurs, Hydro n'a toujours pas conclu d'entente avec TransCanada pour faire fonctionner la centrale pendant l'hiver, période au cours de laquelle la société d'État se trouve parfois en déficit énergétique.

À la demande de la Régie, Hydro-Québec doit également entreprendre des discussions avec des «entités susceptibles de trouver un intérêt à partager» la production de la centrale. On n'en saura toutefois pas plus sur ces démarches avant l'an prochain.