Hydro-Québec, qui a investi plus de 100 millions depuis 10 ans pour concevoir un moteur électrique, espère enfin toucher ses premiers dollars de revenus avec son partenariat avec une entreprise chinoise.

«On espère que ça va commencer à rapporter», a dit le responsable de la technologie chez Hydro, Élie Saheb, à propos de la coentreprise formée avec Prestolite Electric Beijing Limited Systems (PBEL), la division chinoise d'une entreprise américaine qui a son siège social au Michigan.

«C'est une combinaison qui a de fortes chances d'être gagnante», selon le dirigeant d'Hydro, lors de l'annonce de la création de la coentreprise qui portera le nom de Prestolite E-Propulsion Systems.

TM4, la filiale responsable de la conception du moteur électrique d'Hydro-Québec, apporte avec elle sa technologie. PBEL, de son côté, fournit sa connaissance du marché asiatique et notamment du secteur du transport par autobus et par camions.

Les démarreurs et alternateurs construits par PEBL se retrouvent dans 85% des autobus fabriqués en Chine. Reste à convaincre les constructeurs de passer à la technologie électrique.

«Il va falloir faire nos preuves», a commenté le ministre responsable d'Hydro, Clément Gignac, qui s'était déplacé chez TM4 à Boucherville.

Si elle réussit à susciter suffisamment d'intérêt chez les constructeurs chinois d'autobus, la coentreprise construira une usine en Chine pour fabriquer les moteurs conçus par Hydro-Québec. Les premières commandes commerciales ne sont donc pas prévues avant 2013. S'il y a des ventes, Hydro recevra des redevances, selon une entente dont les termes sont confidentiels.

Aucune autre retombée n'est prévue chez TM4, qui continuera de mettre au point sa technologie pour les autres marchés. L'entreprise emploie une centaine de personnes.

Le représentant de Prestolite Electric Beijing, Charles Tse, a dit que son entreprise était enchantée d'avoir trouvé une technologie prometteuse comme celle de TM4. «Nous sommes convaincus que cette collaboration jouera un rôle important dans l'électrification des transports en Chine», a-t-il assuré au téléphone de Pékin.

Le président de TM4, Claude Dumas, est lui aussi à Pékin, où il participe à la mission du premier ministre canadien Stephen Harper.

L'entente entre TM4 et Prestolite Electric Beijing s'est concrétisée en août dernier, lors de la visite du premier ministre Jean Charest en Chine. Les Chinois avaient magasiné sur la planète entière avant de choisir la technologie TM4, selon le ministre Clément Gignac.

TM4 a été créée par Hydro-Québec en 1998 pour commercialiser la technologie de motorisation mise au point par ses chercheurs. Plusieurs ententes avec des utilisateurs éventuels ont été conclues depuis, mais aucune n'avait encore débouché sur la création d'une coentreprise.

Si tout se passe comme prévu, des autobus propulsés par la technologie d'Hydro-Québec pourraient rouler en Chine avant de rouler au Québec.

Au Québec, TM4 a un partenariat avec Volvo, le propriétaire de Novabus, pour mettre au point un autobus électrique. Un prototype est attendu à la fin de l'année, a-t-on appris hier.