Total a annoncé lundi la vente au groupe canadien Vermilion de ses participations dans six gisements d'hydrocarbures français, dont la production représente moins de 0,15% de sa production au niveau mondial, et dont il avait annoncé cet été vouloir se séparer.

La quote-part de la production de ces champs revenant à Total s'est élevée à environ 3500 barils équivalents pétrole par jour, a précisé dans un communiqué le groupe pétrolier français.

Vermilion a confirmé la transaction, en précisant de son côté que le prix était estimé à 115 millions de dollars canadiens, soit environ 85 millions d'euros.

Les actifs en question comprennent les participations du groupe dans les champs d'Itteville (78,7%), Vert-le-Grand (90,05%), Vert-le-Petit (100%), La Croix Blanche (100%) et Dommartin Lettrée (57%), situés dans le bassin parisien, et celui de Vic Bilh (73%), dans le bassin aquitain.

Leur acquéreur, le groupe Vermilion, était déjà partenaire de Total pour les gisements d'Itteville, Vert-le-Grand et Vic Bilh, qu'il détiendra à 100%. Le Canadien, qui était déjà le premier producteur d'hydrocarbures liquides en France, va porter de 50 à 75% sa part de la production de pétrole nationale.

Total souligne que les actifs cédés sont des champs matures (c'est-à-dire dont la production est en déclin), et que Vermilion, qui est implanté de longue date en France, «dispose de compétences opérationnelles permettant d'optimiser l'exploitation résiduelle».

Le groupe français ajoute qu'avec cette transaction, il poursuit «l'optimisation de son portefeuille d'actifs» dans l'amont, c'est-à-dire l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures, où il cherche à se concentrer sur des gisements de plus grande taille.

Le transfert de l'exploitation à Vermilion devrait intervenir en janvier 2012, tandis que le transfert de propriété des concessions, qui nécessite un feu vert administratif, est prévu dans un délai maximum de 15 mois.

Cette transaction était attendue. Total avait confirmé en août qu'il négociait la cession de «certains» de ses actifs dans l'exploration et la production en France, sans confirmer la liste des sites concernés, en réaction à des informations de presse.

Outre les champs dont la cession a été annoncée lundi, le Bulletin de l'industrie pétrolière (BIP), une publication spécialisée, avait évoqué à l'époque une vente du gisement de Lacq à Vermilion, et de deux autres champs aquitains (Lagrave et Pécorade) au groupe français Geopetrol.

Interrogé par l'AFP sur la tenue de discussions relatives à ces trois sites, un porte-parole de Total n'a fait aucun commentaire.

Si les gisements français ne représentent qu'une portion microscopique du chiffre d'affaires de Total, ils revêtent une importante valeur symbolique, et particulièrement celui de Lacq. Du pétrole y avait été découvert dès 1949, puis du gaz en 1951, ce qui a donné naissance localement à un important bassin industriel.

Depuis, cette localité du Béarn est devenue le symbole de la production d'hydrocarbures «made in France». La production de gaz commercial doit s'arrêter en 2013, et le site est déjà l'objet d'un important programme de reconversion, mené par Total et d'autres industriels, notamment autour de la chimie et du stockage de CO2.