Les prix du pétrole ont fini mardi en forte hausse, terminant au-delà de 100 $ le baril dans un marché soutenu par les nouvelles craintes d'un engrenage dangereux en Iran qui, selon des rumeurs, a l'intention de fermer le détroit d'Ormuz pour des exercices militaires.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en janvier a gagné 2,37$ par rapport à lundi, à 100,14$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le pétrole a été soutenu par des rumeurs sur des projets de fermeture du détroit d'Ormuz pour des exercices militaires par l'Iran, qui contrôle ce passage stratégique d'où transite près de 40% de l'or noir mondial, a expliqué John Kilduff, d'Again Capital.

«Ca a réactivé la prime au risque», a-t-il souligné.

Sans encore anticiper une guerre entre l'Iran et les Occidentaux, le marché voit dans ces développements «un pas de plus vers un engrenage dangereux, après les affaires sur le nucléaire iranien, puis la récente capture d'un drone» américain, a ajouté M. Kilduff.

Le détroit d'Ormuz voit transiter 40% du fret pétrolier mondial et la quasi-totalité du brut extrait des pays du Golfe.

Le brut avait ouvert en petite hausse, porté notamment par un indicateur ayant fait état d'une amélioration de la confiance des milieux financiers allemands dans les perspectives économiques de leur pays pour les six mois à venir.

Le baromètre ZEW qui mesure ces attentes à six mois a grimpé de 1,4 point pour s'établir à -53,8 points, a annoncé mardi l'institut de recherche économique éponyme. Les analystes s'attendaient à une nette baisse.

Le marché attendait en outre l'ouverture mercredi de la 160e réunion de l'Opep. Les ministres du cartel s'orientaient vers un consensus pour le maintien du statu quo sur leurs quotas de production.

«Il n'y a pas de pénurie ou d'excès dans l'offre (...). Cet équilibre amènera probablement à ne pas changer le plafond de production actuel» lors de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mercredi à Vienne, a estimé le ministre koweïtien Mohammed al-Bassiri.

Pour les analystes de Barclays Capital, cette réunion se tient «dans un contexte économique et politique complexe» favorable à une baisse des cours.