La première ministre de l'Alberta, Alison Redford, dit s'être rendue aux États-Unis cette semaine pour discuter du projet de pipeline Keystone XL avec des responsables américains - dont le président de la Chambre des représentants, John Boehner, et des responsables du département d'État -, et faire valoir son importance pour les deux pays.

L'annonce de la présence de Mme Redford à Washington survient quelques jours après que le département d'État américain eut choisi de repousser la prise de décision dans ce dossier au lendemain de l'élection présidentielle.

Or, à peine quelques heures après son arrivée dans la capitale américaine, TransCanada a confirmé, en début de soirée lundi, qu'elle avait accepté de modifier le tracé, peu de temps après une annonce en ce sens de la part du président de l'Assemblée législative du Nebraska.

La canalisation projetée, devant permettre l'acheminement de bitume issu des sables bitumineux de l'Alberta à travers six États américains jusqu'aux raffineries de la côte du golfe du Mexique, a provoqué la tenue d'importantes manifestations de défenseurs de l'environnement tant aux États-Unis qu'au Canada.

Le tracé proposé à l'origine faisait passer le pipeline à travers les dunes du Nebraska et au-dessus d'une importante formation aquifère fournissant de l'eau potable à des millions de résidants américains.

Mme Redford a par ailleurs rejeté les critiques selon lesquelles elle aurait trop tardé avant de prévoir une telle visite, et qu'elle aurait dû se rendre à Washington peu de temps après son accession à la fonction de première ministre.

Mme Redford a dit ne rien regretter quant à la conduite de l'Alberta dans le cadre de ce dossier, estimant qu'il aurait été inapproprié pour la province de tenter d'influencer un processus de réglementation indépendant.

Elle a également souligné que son entretien avec le président de la Chambre des représentants du Congrès américain serait une première pour un chef de gouvernement albertain.

M. Boehner a émis un communiqué lundi pour dénoncer la décision de la Maison-Blanche dans ce dossier, accusant le président américain, Barack Obama, d'avoir repoussé le dossier pour accroître ses chances de réélection à la présidentielle de novembre 2012.

«Le président démontre clairement que les enjeux de campagne dictent les décisions politiques des États-Unis et ce, aux dépens d'emplois américains», a-t-il écrit.

La première ministre Redford a ajouté encore croire au projet de canalisation Keystone XL, évalué à 7 milliards $, et avoir confiance qu'il finisse par obtenir le feu vert des autorités américaines.