Royal Nickel (T.RNC) prévoit un investissement de 1,1 milliard US pour lancer une mine de nickel à ciel ouvert à l'ouest d'Amos, en Abitibi. La société minière, qui prévoyait il y a quelques mois des coûts initiaux de 2,3 milliards, adopte un plan de match plus prudent avec un développement par étapes.

En septembre 2010, l'évaluation économique préliminaire du projet Dumont mettait de l'avant un coût initial de 2,3 milliards sur la base du traitement quotidien de 100 000 tonnes de minerai par jour. Avec l'étude de préfaisabilité dévoilée hier, Royal Nickel compte désormais entreprendre la production à un rythme de 50 000 tonnes par jour, du moins pour les cinq premières années. Elle doublera la production à partir de la sixième année, ce qui nécessitera un investissement supplémentaire de 700 millions US.

L'étude de préfaisabilité «démontre clairement les avantages d'adopter une approche de développement par étapes, avec un schéma de traitement beaucoup plus simple, moins coûteux et moins risqué», a déclaré le président et chef de la direction de Royal Nickel, Tyler Mitchelson.

Le titre de l'entreprise (RNX) a néanmoins reculé hier de 8,1% à la Bourse de Toronto, clôturant à 79 cents, à des lieues du sommet de 2,80$ atteint au début de l'année.

Sur l'ensemble de la durée de vie de la mine (31 ans), Royal Nickel produira 2,6 milliards de livres de nickel, comparativement aux 3,5 milliards prévus dans la précédente évaluation.

Les nouveaux tests effectués dans la dernière année ont démontré un plus faible taux de récupération, a expliqué Tyler Mitchelson dans une téléconférence avec des analystes.

En contrepartie, la société favorise désormais des procédés de production plus simples.

Pendant les 19 premières années d'exploitation, la société torontoise produira une moyenne annuelle de 96 millions de livres de nickel.

Elle cessera d'extraire du minerai pendant les années 20 à 31, mais l'usine continuera de traiter les stocks de minerai à basse teneur accumulés dans les deux premières décennies, de façon à produire 59 millions de livres de métal par année. Dans cette dernière période d'exploitation, les résidus seront renvoyés dans la fosse.

Les coûts d'exploitation prévus par Royal Nickel sont de 4,13$US la livre, un niveau un peu plus élevé que les 3,87$ prévus à l'évaluation économique préliminaire.

Royal Nickel utilise un prix du nickel à 9$US dans son étude de préfaisabilité. Le prix réel était de 8,44$US hier soir.

La direction de Royal Nickel, dont font partie plusieurs anciens d'Inco et Falconbridge, avance aussi la possibilité de générer un concentré de fer en tant que sous-produit, ou de fabriquer directement du ferronickel à partir du concentré de nickel.

La route de l'Asie

Royal Nickel voudrait démarrer la production vers la fin de 2015. La société junior, qui a une capitalisation boursière d'à peine 75 millions, n'a jamais caché son intention d'obtenir l'appui d'un partenaire majeur pour financer le projet Dumont.

Avant la fin de l'année, le président et un vice-président de l'entreprise effectueront d'ailleurs une tournée en Corée, à Taiwan, au Japon et en Chine pour présenter le projet à de potentiels partenaires stratégiques. «Je pense qu'un investissement initial moins élevé nous ouvre davantage de portes», a expliqué le PDG, Tyler Mitchelson, en téléconférence. Le potentiel de produire un concentré de ferronickel pourrait aussi susciter l'intérêt de certains grands sidérurgistes asiatiques, mais aussi nord-américains ou européens, a-t-il ajouté.