Les six membres de la direction du site d'ArcelorMittal de Liège (Belgique) sequestrés depuis lundi matin par des représentants syndicaux ont pu quitter les lieux mardi après-midi, selon les syndicats et la direction.

Les dirigeants ont été «relâchés» après une assemblée générale syndicale houleuse, certains salariés voulant poursuivre l'opération, a relaté l'agence de presse Belga.

Ils s'étaient vu refuser lundi de quitter les bureaux, situés au 4ème étage du siège, par des syndicalistes réclamant des garanties sur la reprise de l'activité de deux hauts-fourneaux.

Les conditions ont été «très pénibles. Nous avons dormi à même le sol, en étant régulièrement réveillés», a indiqué à l'AFP Etienne Botton, un porte-parole du groupe.

Un mouvement de grève continuait mardi soir à perturber les sites du géant de l'acier à Liège, qui emploient quelque 3.000 personnes.

ArcellorMittal avait mis à l'arrêt ses deux hauts-fourneaux en mai 2008. L'un des deux a été redémarré en avril 2010, mais a dû être de nouveau arrêté en août pour des raisons de maintenance, mettant au chômage quelque 500 travailleurs, en principe pour un mois.

Le groupe a toutefois indiqué qu'en raison de la baisse de la demande, il ne relancerait pas sa «phase à chaud» liégeoise (les deux hauts-fourneaux et la coulée continue) durant le quatrième trimestre 2011.

En compensation, les syndicats ont réclamé le maintien des 300 travailleurs intérimaires, alors que la direction ne souhaite en conserver que 200, ainsi que le paiement des dimanches non-prestés pour le personnel en chômage temporaire.

Au delà, les syndicats craignent la fermeture à terme de la phase à chaud alors qu'ArcelorMittal a décidé de concentrer sa production sur ses usines les plus compétitives. En France, le dernier haut-fourneau encore en activité en Lorraine, à Florange (Moselle), vient d'être mis à l'arrêt pour une durée indéterminée.