À peine annoncée, l'intention du gouvernement du Québec de développer les ressources énergétiques du Grand Nord suscite de l'intérêt dans le secteur privé, notamment de la part du producteur d'énergie Boralex (T.BLX).

«C'est sûr qu'on est intéressés», a fait savoir hier Bernard Lemaire, qui est président du conseil de Boralex.

Le producteur d'énergie pense particulièrement au développement éolien et aux centrales hydroélectriques de moins de 50 mégawatts, qu'Hydro-Québec laisse au secteur privé.

«On est intéressés par des partenariats public-privé et par le développement de petits sites hydroélectriques, près des mines», a ajouté M. Lemaire.

Dans son plan de développement du Grand Nord rendu public lundi, le gouvernement du Québec estime à 3500 mégawatts le potentiel énergétique à développer dans cette vaste région.

Projets éoliens

La ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, a indiqué que cette énergie viendra du développement hydroélectrique surtout, de l'éolien ensuite et d'autres formes d'énergie renouvelable comme les hydroliennes, qui exploitent les courants marins.

Cette énergie servira à satisfaire les besoins des entreprises minières, qui ont une douzaine de projets en développement cette zone, mais aussi les besoins de la population locale. Quelque 7000 des 120 000 habitants de la zone ciblée par le Plan Nord doivent compter sur des génératrices au diesel polluantes pour leurs besoins en électricité.

Le potentiel éolien du Nord offre des possibilités de couplage éolien-diésel qui réduirait la consommation de carburant et, par le fait même, les émissions polluantes.

Ce genre de projets intéresse particulièrement Boralex, dont la plus grande partie de la rentabilité vient actuellement du secteur éolien. «On a déjà de l'expertise, alors il faudra voir ce qu'il est possible de faire», dit Bernard Lamarre.

Selon lui, toutefois, ce genre de projets mettra du temps à se réaliser. «Il faut d'abord construire des routes d'accès.» Le développement de projets énergétiques ne devrait pas commencer avant cinq ans, au moins.

En attendant, Boralex entend continuer d'augmenter sa capacité de production. Son objectif est d'atteindre 1500 mégawatts en 2015, soit une augmentation de plus de 50%.

Cette nouvelle production viendra principalement du secteur éolien, au Canada et en France, et du secteur solaire, en France et peut-être aussi en Ontario, qui a des programmes intéressants pour les promoteurs qui veulent développer cette forme d'énergie.

Nette progression chez Boralex

Boralex, qui tenait hier sa 27e assemblée annuelle, affiche un bénéfice net de 7 millions au premier trimestre, en nette progression comparativement aux 2 millions de l'exercice précédent.

Cette augmentation spectaculaire s'explique en partie par l'acquisition par Boralex du Fonds de revenus Boralex Énergie, et par l'ajout de nouveaux parcs éoliens.

Les revenus ont augmenté de 51 millions à 82 millions pour le trimestre qui a pris fin le 31 mars.

Boralex, dont le principal actionnaire est Cascades, pourrait vendre certaines de ses installations de production pour financer sa croissance, a indiqué hier Bernard Lemaire. Ses centrales aux résidus de bois, situées aux États-Unis, pourraient êtres vendues, a-t-il indiqué, mais pas maintenant, parce que le prix de l'électricité sur le marché américain est trop bas. Depuis 2008, le prix de l'électricité dans le nord-est des États-Unis a été réduit de moitié, a rappelé M. Lemaire.

De l'énergie dans le Nord

3500 mégawatts à développer > 3000 mégawatts d'hydroélectricité > 300 mégawatts d'énergie éolienne > 200 mégawatts d'énergies renouvelables (hydroliennes)

Coût total estimé du projet: 25 milliards