Minmetals Resources Ltd., société minière chinoise qui avait offert de racheter Equinox Minerals Ltd. (T.EQN), a retiré sa proposition après que Barrick Gold Corp. (T.ABX) a déposé une offre au comptant supérieure, soit 7,32 milliards CAN.

Ainsi, le retrait de Minmetals ouvre la voie à Barrick, de Toronto, pour prendre le contrôle de la mine Lumwana d'Equinox, en Zambie, et du plus important gisement de cuivre de l'Arabie Saoudite. Ce rachat sera le plus cher au monde dans le secteur du cuivre. Le titre de Minmetals a écopé à la Bourse de Hong-Kong, le marché craignant que la société n'ait raté l'occasion de mettre la main sur des réserves de métaux au moment où la demande croît en Chine.

«Le prix offert par Barrick est supérieur à notre évaluation de valeur la plus optimiste, a soutenu hier dans un communiqué Andrew Michelmore, PDG de Minmetals, société établie à Hong-Kong. Concurrencer Barrick à ces prix serait destructeur sur le plan de la valeur, à notre avis», a-t-il ajouté.

Le titre de Minmetals, producteur de cuivre et d'alumine contrôlé par les plus importants négociateurs chinois de métaux, a chuté de 9,1%, à 5,19$ à Hong-Kong, après avoir plongé de quelque 13%. L'entreprise, qui fait partie de China Minmetals Group, société d'État, a indiqué qu'elle se concentrera sur d'autres occasions et au développement de ses propres actifs, qui comprennent la deuxième mine de zinc en importance dans le monde et des projets en Australie, au Laos et au Canada.

«Minmetals avait souhaité se diversifier dans le secteur des métaux non ferreux en ajoutant des actifs de cuivre», explique Helen Lau, analyste de la société UOB Kay Hian Ltd., à Hong-Kong. «Pour devenir une société minière de calibre mondial, ajoute-t-elle, l'entreprise doit réaliser beaucoup d'acquisitions.»

L'offre de 6,04 milliards CAN de Minmetals pour Equinox constituait le rachat le plus cher envisagé par la Chine pour une société minière et la prime de 32% sur le prix moyen de l'action sur une période de 20 jours aurait été un sommet payé par une entreprise chinoise pour une transaction minière de plus de 500 millions US, selon des données compilées par Bloomberg.

«La Chine continuera d'être un acheteur d'actifs très prudent», estime Chris Weston, négociateur institutionnel de la société IG Markets, à Melbourne, en Australie. «Les Chinois sont prêts à payer pour la bonne entreprise au bon moment, ajoute-t-il. Ils ont peut-être examiné la position de Barrick et se sont dit: «Ils le veulent plus. Nous ne voulons pas nous lancer dans une formidable guerre de surenchères.»»

Hier, l'action d'Equinox a cédé 26 cents, ou 3,11%, à 8,11$, à la Bourse de Toronto. Le titre de Barrick, plus importante société aurifère au monde, a écopé de 1,75$, ou 3,54%, à 47,75$.

Lundi, l'action d'Equinox, entreprise établie à Perth, en Australie, avait bondi de 11%, le marché faisant l'hypothèse que Minmetals allait bonifier son offre de 7$CAN par action en réaction à la proposition de 8,15$CAN par action de Barrick.

L'offre de Barrick confère à Equinox une valeur de 13,5 fois les bénéfices avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, un niveau record pour un rachat dans le secteur du cuivre, d'après des données compilées par Bloomberg.

«Equinox est cher, mais rien n'est bon marché en ce moment», commente Helen Lau, analyste de la société UOB. Minmetals devra peut-être attendre que les prix des ressources baissent, mais il est peu probable que cela se produira bientôt.»