Les prix du pétrole ont progressé jeudi à New York, soutenus par l'affaiblissement de la monnaie américaine et les tensions au Moyen-Orient avant un week-end prolongé.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 112,29 dollars, en hausse de 84 cents par rapport à la veille.

À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 14 cents à 123,99 dollars.

«Le marché est toujours très sensible à la valeur du dollar», a rapporté Phil Flynn, de PFG Best Research.

La faiblesse de la monnaie américaine portait les prix des matières premières libellées en dollars, rendues plus attractives pour les investisseurs munis d'autres devises.

«Le thème dominant de la semaine pour les marchés de l'énergie a vraiment été celui des risques pesant sur le dollar. Qu'il soit question de l'avertissement de Standard and Poor's sur le déficit budgétaire ou de la politique monétaire de la Réserve fédérale alors que le reste du monde est en train de relever ses taux», a expliqué M. Flynn.

À l'image des forts gains de la veille -le baril avait engrangé plus de trois dollars mercredi-, le marché s'est appuyé sur un dollar tombé à son plus bas niveau depuis décembre 2009 face à l'euro. La monnaie européenne est montée à plus de 1,46 dollar en séance.

En toile de fond, les tensions géopolitiques dans la région du Moyen-Orient maintenaient la prime de risque allouée aux prix du pétrole.

Les affrontements se poursuivaient en Libye entre les rebelles et les forces fidèles au dirigeant Mouammar Kadhafi, tandis que les appels à manifester se poursuivaient en Syrie et au Yémen.

Toutefois, le marché a limité ses gains face à des indicateurs décevants aux États-Unis, où les nouvelles inscriptions au chômage ont baissé moins qu'attendu lors de la deuxième semaine d'avril et où la hausse de l'activité de l'industrie manufacturière dans la région de Philadelphie a ralenti.

«La confiance du marché et le rapport sur les stocks (publié mercredi) suggèrent que le pétrole pourrait engranger encore plus de gains à court terme», ont estimé les analystes de Commerzbank.

Le département de l'Énergie a fait état, à la surprise du marché, d'une baisse des stocks au cours de la semaine passée, pour la première fois en sept semaines en ce qui concerne le brut.

Mais le marché était d'humeur à prendre des risques, comme en témoignait la hausse des places boursières et des marchés de matières premières.

«Les investisseurs se positionnent à l'achat sur l'énergie: les valeurs liées à l'énergie, les contrats à terme sur l'énergie, les fonds indiciels à l'énergie, à cause des tensions géopolitiques, mais cela ne reflète pas la situation fondamentale du marché», a estimé Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock.